Un premier pas vers un logement stable pour les réfugiés climatiques en Papouasie-Nouvelle-Guinée

par | Nov 1, 2022 | Actualités | 0 commentaires

La Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) est le plus grand pays de la région mélanésienne du Pacifique Sud et se classe parmi les cultures les plus diversifiées au monde, abritant environ 8,8 millions de personnes et plus de 840 groupes ethnolinguistiques (Banque Mondiale, 2019).

La PNG reste proche du bas de l’indice mondial de développement humain, classée 155ème pays sur 189 (Rapport du PNUD sur l’IDH, 2020), avec 38 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1,90 dollars par jour.

La réalité économique et sociale du pays est de plus en plus perturbée par les effets du changement climatique. Actuellement, la région est vulnérable aux événements tels que les tempêtes tropicales, la sécheresse et les précipitations extrêmes (causées par les cyclones et les tsunamis) ; et à l’avenir, il y aura des migrations massives et des pertes de vie en raison de l’élévation du niveau de la mer.[i]

Le pays connaît déjà une élévation du niveau de la mer et des marées royales dévastatrices qui anéantissent les cultures, inondent les sources d’eau et détruisent les habitations. En fait, les habitants des îles Carteret, six atolls de basse altitude de Papouasie-Nouvelle-Guinée voient déjà une élévation du niveau de la mer qui menace l’existence même de leurs maisons.[ii]

Les communautés de tout le littoral de la Papouasie-Nouvelle-Guinée seront confrontées à des menaces similaires à l’avenir alors qu’elles affronteront les conséquences d’événements météorologiques intenses et de l’élévation du niveau de la mer.[iii]

L’Équipe Missionnaire Vincentienne Internationale (CM-PNG) reconnaît que la vie des pauvres continuera à se détériorer à mesure que le changement climatique s’intensifie. L’île continuera également à voir un afflux de réfugiés ayant besoin d’un logement et d’un travail. Cela a conduit au développement d’une initiative pilote de logement socialisé, qui vise à traiter le problème de l’itinérance dans le cadre d’un programme de développement transversal qui touche les plus pauvres.

Dans le cadre de la Campagne 13 Maisons, le projet ne consiste pas seulement à construire des maisons, mais, plus important encore, il soutient également le processus social de construction de communautés inclusives et durables entre les personnes vivant dans la pauvreté. Le processus de logement favorise l’inclusion sociale et la responsabilisation des groupes les plus vulnérables dans les contextes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de la Mélanésie. Chaque parcelle de terrain contiendra une maison de deux chambres avec des toilettes intérieures et un jardin pour soutenir un système agricole intégré traditionnel.

Le Bureau de Solidarité Vincentienne (OSV en anglais) et l’Alliance Famvin avec les personnes sans-abri (FHA en anglais) soutienne la CM-PNG dans les étapes pionnières d’un « Village de Solidarité Mélanésienne » (MSV en anglais) ; ils ont maintenant terminé la première phase du projet en construisant une maison modèle qui servira de prototype pour les futures maisons.

La première maison vient d’être achevée et une famille de réfugiés y a déjà emménagé. Ils ont obtenu un logement stable et moderne pour la première fois depuis 1984.

Kamim et sa femme appartiennent àla tribu Muyu (the Muyu tribe) en Papouasie occidentale en Indonésie. Le couple a huit enfants (et maintenant huit petits-enfants), qui ont tous été déplacés et se sont installés dans la province occidentale de Papouasie-Nouvelle-Guinée en tant que réfugiés.

La famille Kamim assise sur la véranda de leur maison modèle achevée

Depuis son arrivée en PNG, M. Kamim a continué à travailler avec des missionnaires catholiques dans le camp de réfugiés de Daru-Kiunga, province occidentale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il a consacré son temps à enseigner la lecture et l’écriture aux enfants réfugiésen utilisant différentes langues. Reconnaissant ses talents et son engagement dans l’éducation de la jeune génération de la tribu Muyu dans un pays étranger, le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) a parrainé M. Kamim pour qu’il obtienne un diplôme en enseignement primaire de l’Université Divine Word-St. Bénédictine Teacher College (école normale d’instituteurs). Trois des filles de M. Kamim ont suivi ses traces et sont devenues enseignantes. M. Kamim a enfin pris sa retraite de sa noble profession, ce qui lui donne l’opportunité de s’installer enfin avec sa femme et ses petits-enfants dans un logement stable.

L’Équipe missionnaire internationale vincentienne (CM-PNG) dirige le projet pilote et est assisté par l’Institut mélanésien des services socio-pastoraux (IM) dans les aspects techniques et sociaux, ainsi que les procéduresde négociation et de mise en réseau.

Le projet impliquera également les Filles de la Charité (FdlC), qui sont aussi des missionnaires expatriées, dans des domaines où leurs compétences et expériences professionnelles pourraient être optimisées, notamment l’éducation pastorale et les services sociaux.

Les différentes organisations laïques vincentiennes telles que la Société de Saint Vincent de Paul (SSVP) et la Jeunesse Mariale Vincentienne (JMV), qui continuent de croître dans les milieux paroissiaux et scolaires, travailleront ensemble pour renforcer le sens de communauté. Des membres non professionnels ayant une expérience professionnelle ou des compétences pertinentes seront également engagés pour des aspects particuliers du projet. La croissance progressive du Village de Solidarité Mélanésienne (MSV) donnera progressivement naissance à un « Réseau Vincentien de Logement » en PNG.

Maison pendant la construction avant l’installation de la véranda

Maison terminée

Le Village verra la construction de 50 maisons pendant trois ans. L’objectif du projet n’est pas seulement la construction de maisons, mais surtout le processus social de création et de renforcement des communautés entre les personnes les plus vulnérables et vivant dans la pauvreté, pour s’assurer qu’elles ne sont pas « oubliées » mais qu’elles peuvent obtenir l’aide dont elles ont besoin à travers un « réseau de charité ».

Nous sommes reconnaissants de voir que la première maison est maintenant terminée et nous sommes impatients de voir comment le projet se développera à l’avenir. Nous sommes sûrs que cette initiative aidera beaucoup plus de personnes dans le besoin à sortir du cycle de la pauvreté et que, grâce à la force de la communauté, les familles recevront l’aide dont elles ont besoin pour atteindre leur droit à une vie digne.

Avec cette note, nous voudrions partager avec vous une citation de saint Vincent de Paul qui reflète bien la force de la communauté : « La charité est le ciment qui lie les communautés à Dieu et les personnes entre elles ».

En tant que disciples de Saint Vincent, aidons les personnes en situation d’itinérance à accéder à un avenir digne. Rejoignez-nous! Une maison à la fois!

[1]https://sustainabledevelopment.un.org/content/documents/2185(IOM,%202014)%20Assessing%20the%20Evidence%20Migration,%20Env,%20and%20CC%20-%20%20PNG.pdf

[2]https://www.caritas.org/2012/11/paradise-lost-rising-seas-threaten-pacifics-carteret-islands/

[3]https://www.unicef.org/eap/blog/last-islanders-rising-sea-levels-papua-new-guinea

Source : https://vfhomelessalliance.org/

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