Les Vincentiens et la Journée Mondiale des Pauvres

par | Nov 15, 2017 | Formation, Société Saint-Vincent-de-Paul | 0 commentaires

Le 19 novembre de cette année, l’Église Catholique nous invite tous à réfléchir sur la première « Journée Mondiale des Pauvres », pour laquelle le message complet du Pape François est maintenant disponible sur le site web du Vatican. Le thème de réflexion est « N’aimons pas avec des mots, mais avec des actes ». La « Journée Mondiale des Pauvres » a été créée par le Pape François, à l’occasion de la célébration de l’Année Sainte Extraordinaire de la Miséricorde, par le biais de la Lettre Apostolique intitulée « Miséricorde et Misère ». La célébration et les actes spécifiques ont lieu le 19 novembre de chaque année.

Pour nous, confrères de la SSVP du monde entier, le lancement de la « Journée Mondiale des Pauvres » résonne prophétiquement face à l’attention que nous devons porter à tout être humain qui se trouve dans cette situation. La pauvreté de bon nombre de nos frères n’est pas un problème théorique, mais une réalité choquante et palpable. Nous ne pouvons pas avoir une vision simpliste de cette réalité ; notre vision doit être holistique, car elle consiste dans la vision de l’être humain fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette journée est importante, car elle nous rappelle de nous occuper avec plus d’amour de nos activités Vincentiennes en faveur des personnes moins fortunées, parce que l’une des plus grandes pauvretés existantes est justement le manque d’amour.

Pour le Pape, l’espoir est que cette journée servira d’encouragement pour réagir à une culture de l’indifférence qui voit le marginal et l’exclu comme quelque chose de normal, et qu’elle servira comme une incitation pour assumer la « culture de la rencontre » avec des gestes concrets de prière et de charité. Pour nous chrétiens et pour le monde entier, il faut évangéliser davantage les pauvres. Les pauvres « ne sont pas un problème, mais un moyen d’accueillir et de vivre l’essence de l’Evangile », explique François.

Selon la Banque Mondiale, l’extrême pauvreté touche 766 millions de personnes. Les organisations humanitaires connaissent bien les questions sur l’inégalité dans la répartition des richesses dans le monde. Mais la froideur des chiffres nous donne une perspective plus réelle et dramatique de cette question : les 85 personnes les plus fortunées de la planète cumulent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de l’humanité ; 46 % de la richesse du monde est détenue par 1 % des familles les plus riches ; 7 personnes sur 10 vivent dans des pays où l’inégalité dans la répartition de la richesse a été aggravée au cours des 30 dernières années (données du Forum Économique Mondial).

En plus de l’aspect matériel, il faut citer le grand défi qu’est la pauvreté spirituelle. Des 7 milliards d’habitants sur la terre, seulement 2 milliards sont déclarés en tant que chrétiens. C’est peut-être la raison pour laquelle le monde traverse tant de difficultés, notamment les guerres, la faim, les persécutions, maladies et autres maux. « La plus grande pauvreté est l’absence du Christ », comme nous l’a dit le Pape François.

L’Église Catholique, qui est l’Église du Christ, a toujours lutté, depuis ses origines, contre les formes qui génèrent la pauvreté. Frédéric Ozanam, le fondateur principal, a toujours conseillé de réfléchir sur les causes de la pauvreté et pas uniquement sur la façon d’atténuer ses néfastes conséquences. Le Pape François signale que la lutte contre la misère « matérielle, morale et spirituelle » doit être la priorité de l’Église. « Quand le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils finissent par être placés devant l’exigence d’une répartition équitable des richesses. Par conséquent, il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, l’égalité, la sobriété et le partage ».

Le message du Pape souligne que la misère « ne coïncide pas avec la pauvreté », la misère est « la pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espoir ». « Combien de personnes sont obligés à endurer la misère dûe à des conditions sociales injustes, au manque de travail qui les prive de la dignité de pouvoir apporter le pain quotidien chez eux, en raison de l’absence d’égalité, du manque d’accès au droit à l’éducation et à la santé », regrette le Pape (Message pour le Carême de 2014).

Dans les relations humaines et sociales, la défense des droits individuels peut laisser les pauvres encore plus éloignés de la reconnaissance de leurs droits fondamentaux et de leur dignité humaine. La pauvreté est, en grande partie, la conséquence du manque de véritable solidarité, de justice sociale et d’esprit chrétien. La même chose peut se produire entre les peuples. Le Pape Paul VI, dans son Encyclique « Populorum Progressio » (1966), sur le développement des peuples, conseillait déjà aux pays « plus privilégiés » de renoncer à certains de leurs avantages pour offrir, avec plus de générosité, leurs biens au service des « peuples plus pauvres ». Au lieu d’insister sur l’affirmation de leurs droits, les économies plus riches devraient être attentives à la clameur des peuples les plus pauvres (cf. 289).

Le Conseil Général International de la SSVP profite de l’occasion de la « Journée Mondiale des Pauvres » pour inviter toute les Conférences Vincentiennes du monde à réfléchir sur la situation d’exclusion, la vulnérabilité et la pauvreté (matérielle et spirituelle) que nous vivons. Depuis nos origines, en 1833, nos fondateurs ont établi ces objectifs : prier et travailler pour l’élimination des différentes formes de pauvreté, en recherchant la dignité des plus démunis pour les intégrer dans la vie de la communauté, leur apportant la joie de l’Evangile. Saint Vincent de Paul nous dit : « Donnez-moi un homme de prière et il sera capable de tout ».

Le Conseil Général réaffirme, de manière ferme, que toute notre structure internationale est toujours prête à agir pour l’élimination des formes de pauvreté. Unissons-nous à d’autres entités, organismes et initiatives dans ce même but, afin que la « Journée Mondiale des Pauvres » ne soit pas seulement une journée, mais une action d’aide fraternelle et solidaire quotidienne, pour le bien de l’humanité et pour l’honneur et la gloire de Jésus Christ.

Je finis ce texte en citant un passage très émouvant du message du Pape François sur la célébration de la « Journée Mondiale des Pauvres » en 2017 : « ne pensons pas aux pauvres seulement comme les bénéficiaires d’un bon travail de bénévolat, pratiqué une fois par semaine ou, encore moins, comme des gestes improvisés de bonne volonté pour nous sentir avec la conscience tranquille. Ces expériences, bien que valables et utiles (et qui certainement satisferont les besoins de beaucoup de nos frères et compensent les injustices dont nous sommes souvent responsables), devraient nous ouvrir à une véritable rencontre avec les pauvres et donner lieu à une action de partage, qui deviendrait un style de vie ».

Je prie toutes les Conférences et les Conseils de s’engager efficacement dans les activités prévues dans les paroisses et diocèses catholiques afin de réfléchir à la « Journée Mondiale des Pauvres ». 

Auteur: Renato Lima de Oliveira
Fuente: http://ssvpglobal.org/

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