Le Père Alvaro Restrepo nous offrira à partir du premier dimanche de l’Avent et chaque dimanche de l’année une « Étincelle » pour avoir une lecture vincentienne de la Parole de Dieu. Il ne la manquera pas pour les fêtes de la famille vincentienne. Ces textes servirons pour les prêtres à avoir des idées pour leurs homélies et aux laïcs vincentiens à méditer les lectures du dimanche.
1er Dimanche de l’Avent (A)
Is. 2,1-5; Ps. 121; Rm. 13,11-14a; Mt. 24,37-44
« Que nous attendions sans faiblir ta venue, Seigneur »
« C’est par amour
que je me suis mis en marche…
c’est parce que cherche l’amour
que je marche, c’est par amour
que je me cramponne à l’espérance »
Carlo Carreto.
ATTENDRE? oui…peut-être car nous le sentons absent dans notre vie? Peut-être car nous l’aimons et dans cet amour nous réveillons ce désir de le retrouver une fois de plus?…l’attendre, peut-être, car nous voulons nous donner une nouvelle énergie pour « tendre » vers lui puisqu’en Lui nous trouvons la vraie lumière de nos routes?
Tant de réflexions qui pourront nous accompagner pendant ces quatre semaines qui nous conduisent à la fête de la Noël en tant que célébration de la présence dans la chair du Fils de Dieu. Route de l’Avent que l’église nous offre comme chemin de croissance spirituelle pour nous aider à donner à la vie qui ne fait qu’avancer, du poids et de signification.
Parole de Dieu qui nous illumine:
Le langage de la lettre de Paul, que nous écoutons dans notre eucharistie donne le ton de cette « attente » que le temps liturgique nos invite à vivre.
« « Sortir du sommeil » rentrer dans une conscience plus profonde de la vie, de son sens, de ses exigences. Chercher à percevoir de façon plus profonde la présence de Dieu dans nos vies. Reprendre le « combat de la lumière » qui nous oblige à redresser nos chemins et laisser vivre en nous l’action de la grâce de Dieu, car celui qui nous a visité en s’incarnant ne veut que donner à notre vie, à notre chair toute entière les énergies du bien.
Nous vivrons ainsi ce rêve prophétique d’Isaïe qui transforme les sociétés et les personnes et que nous soutenons comme rêve dans le quotidien du monde d’aujourd’hui même si le chemin semble très difficile à faire. Le cri du prophète de « marcher à la lumière du Seigneur » porte en soi tous ces désirs de transformation de nos vies et de nos sociétés, en donnant aussi à la liturgie de l’Avent la perspective exacte.
Cela suppose, en suivant l’évangile que nous ne vivions comme des « gens qui ne s’en doutent de rien », distraits du sérieux de la vie et des exigences que Dieu nous a signalé. « Nous tenir prêts » comme l’évangile nous rappelle, traduit ce « marcher à la lumière » et aussi la capacité de nous tenir en éveil dans la route de chaque jour car on attend « avec amour et pour amour le Dieu de l’histoire ».
Regard vincentien pour notre route:
Petit conseil, semblerait, celui que St.Vincent donne en parlant de l’« obligation de travailler à sa perfection » et qui suit ce que les lectures d’aujourd’hui sont en train de nous offrir dans cette étape de la vie spirituelle qui veut être le temps de l’Avent.
« La seconde raison pour travailler continuellement à notre avancement est qu’il est certain que, si nous ne sommes meilleurs aujourd’hui que nous étions hier, nous sommes pires et nous pouvons dire: « Si cettte année je ne fais mieux que l’année passée, je recule ». Et pourquoi cela? C’est St. Bernanrd qui le dit: « Dans les voies de Dieu, ne pas avancer et demeurer en même état, c’est reculer ». La rivière, comme vous savez, a son courant et les bateaux qui suivent le fil de l’eau, encore que l’on ne travaille point, ne laissent pas d’avancer, parce que la rivière les emporte…Il en est comme cela dans la vie des personnes qui sont sorties de la masse corrompue du monde pour servir Dieu. C’est une vie qui n’est pas selon la nature, pource que la nature se porte à avoir de belles choses;la nature demande à être estimée et louée. Suivre cela, c’est aller en bas. C’est pourquoi il n’y a pas grande peine, d’autant que c’est comme le courant de l’eau qui nous porte à ces choses-là…Quand nous aurons un pied en paradis, il ne faudrait pas laisser de travailler pour y mettre l’autre, pource que celui qui est dehors peut attirer celui qui est dedans et le perdre ». ( Conférence du 6 janvier 1657).
Le chemin de la vie quotidienne est là pour dire « combien on doit lutter contre courant ». Rien de ce que nous vivons devient si spontané comme pour qu’on puisse croire à la facilité. Chaque jour nous devient un « rendez-vous » à lexigence dans la fidelité. Chaque jour nous pouvons reprendere la prière de beaucoup de saints : « Ne me laisse Seigneur car je peux te trahir aujourd’hui ». St. Vincent nous invite à le prier et à nous entraider mutuellement dans cette route de réponse généreuse au Seigneur, si « c’est vrai que c’est par amour que nous nous sommes mis en marche (Carreto)
P. Alvaro RESTREPO, c.m.
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