Le 12 janvier, nous célébrons la fête du bienheureux Pierre François Jamet

par | Jan 11, 2025 | Formation, Saints et Bienheureux de la Famille Vincentienne | 0 commentaires

Le bienheureux Pierre-François Jamet (1762-1845) est une figure marquante du clergé français du XIXe siècle, reconnue pour son dévouement envers les plus vulnérables et son engagement spirituel inébranlable. Son œuvre étend son influence bien au-delà de son époque, grâce à un ministère marqué par la compassion et l’innovation.

Une enfance enracinée dans la foi

Né le 12 septembre 1762 à Frênes, en Normandie, Pierre-François Jamet grandit dans une famille aisée et pieuse comptant huit enfants. Ses parents, fervents catholiques, inculquent à leurs enfants des valeurs de charité et de justice sociale. Pierre-François manifeste très tôt une profonde vocation religieuse. Après des études au collège de Vire, il intègre en 1782 l’université de Caen pour y poursuivre des études en théologie et philosophie. Il rejoint ensuite le séminaire des Eudistes de Caen, où il approfondit sa formation spirituelle et pastorale.

Le 22 septembre 1787, Pierre-François est ordonné prêtre. Cette période, bien que paisible, marque les prémisses de bouleversements qui transformeront la France et testeront la solidité de sa foi.

Résistance et courage durant la Révolution française

Lorsque la Révolution française éclate en 1789, le jeune abbé Jamet se retrouve confronté à des choix difficiles. En 1790, il est nommé chapelain des religieuses du Bon Sauveur de Caen, une congrégation dédiée aux soins des femmes alénées. Cependant, l’adoption de la Constitution civile du clergé, qui soumet l’Église aux autorités révolutionnaires, divise profondément la société. Fidèle à ses principes, Pierre-François refuse de prêter serment, devenant ainsi un prêtre réfractaire. Il entre alors en clandestinité, menant un ministère secret au péril de sa vie.

Les Sœurs du Bon Sauveur de Caen, congrégation de droit pontifical fondée en 1730 par une ancienne novice du Bon Sauveur de Saint-Lô, Anne Le Roy (1692-1781), dans le but d’éduquer et d’assister les malades à domicile. L’institut est approuvé le 28 juillet 1735 par Mgr de Luynes et restauré après la Révolution en 1805 par Pierre-François Jamet (1762-1845), qui y ajoute les soins psychiatriques et l’enseignement des sourds. Aujourd’hui, l’Institut n’existe plus en tant que tel, mais fait partie intégrante des Sœurs Missionnaires de l’Évangile, nées le 4 septembre 2014 de l’union de quatre instituts : les Sœurs du Bon-Sauveur à Caen, les Sœurs de la Charité de Sainte-Marie à Angers, les Sœurs de Saint-Charles à Angers et les Sœurs de la Sainte-Famille à Nantes.

Pendant ces années troubles, il organise des messes nocturnes, administre les sacrements et offre un soutien spirituel aux religieuses dispersées et aux fidèles persécutés. Son courage et son dévouement lui valent l’admiration de la communauté catholique locale, mais aussi la surveillance constante des autorités révolutionnaires.

La restauration du Bon Sauveur

Après la fin de la Terreur et la pacification religieuse amorcée par le Concordat de 1801, Pierre-François Jamet consacre ses efforts à la reconstruction de l’Institut du Bon Sauveur. En 1805, il acquiert l’ancien couvent des Capucins à Caen, qu’il transforme en maison mère de la congrégation. Sous sa direction, l’Institut connaît une renaissance spectaculaire, renforçant sa mission auprès des femmes souffrant de troubles mentaux.

Son engagement ne se limite pas à la gestion spirituelle de la congrégation. Visionnaire, l’abbé Jamet veille à l’éducation des religieuses et des personnes sous leur protection. En 1816, il ouvre une école pour sourds-muets, devenant un pionnier dans l’éducation spécialisée. Il développe des méthodes innovantes, telles que l’enseignement par le langage des signes et la lecture labiale, offrant ainsi aux sourds-muets une chance de s’intégrer dans la société.

L’Institut élargit également ses services, accueillant des alénés des deux sexes dans des conditions d’humanité et de respect inégalées pour l’époque. La prise en charge holistique promue par Pierre-François Jamet préfigure les approches modernes en psychiatrie et en soins sociaux.

Recteur de l’Université de Caen

En 1822, l’abbé Jamet est appelé à diriger l’Université de Caen en tant que recteur. Sa nomination intervient dans un contexte de réorganisation de l’enseignement supérieur après les bouleversements révolutionnaires. Pendant huit ans, il s’emploie à revitaliser l’université, renforçant les programmes académiques et consolidant son rôle comme centre intellectuel régional. Malgré ses responsabilités académiques, il ne néglige jamais son travail pastoral, poursuivant inlassablement son ministère auprès des plus démunis.

L’extension de l’œuvre à Albi

Dans sa quête pour étendre la mission du Bon Sauveur, Pierre-François Jamet entreprend des voyages à Albi, où il aspire à établir une nouvelle communauté. Ses efforts aboutissent en 1834 avec la fondation d’une maison du Bon Sauveur dans cette ville. Ce projet témoigne de sa vision universelle de la charité et de son désir de porter secours aux marginalisés, quels que soient leur origine ou leur lieu de vie.

Pierre François Jamet, profondément dévoué à son ministère et engagé pour la gloire de Dieu, a vécu une vie marquée par un dévouement total à sa vocation religieuse. Enfin, à l’âge de 83 ans, il s’éteint le 12 janvier 1845, épuisé par le poids des ans et l’effort inlassable de sa mission.

Spiritualité et légacy

La spiritualité de Pierre-François Jamet repose sur une confiance absolue en la Providence, une humilité profonde et un amour inconditionnel pour le prochain. Pour lui, chaque être humain, quelles que soient ses capacités ou ses limitations, possède une dignité intrinsèque. Sa devise, « Servir Dieu dans les plus petits », illustre son engagement envers les plus vulnérables.

Béatifié par le pape Jean-Paul II le 10 mai 1987, Pierre-François Jamet est célébré chaque 12 janvier.

Le bienheureux Pierre-François Jamet incarne la foi en action. Par son courage face à l’adversité, sa détermination à répondre aux besoins des plus démunis et son innovation dans l’éducation spécialisée, il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’Église et de la société. Son exemple demeure une source d’inspiration pour ceux qui aspirent à servir avec amour et humilité.

Chronologie

12/09/1762, Il Naît à Frênes, à la ferme de La Villière de Pierre Jamet, laboureur et de Marie Busnot, son épouse. Son jumeau, Christophe naîtra quelques instants après. Ils sont baptisés le 13, par l’abbé Fétu, vicaire de Frênes.

1777, Pierre, l’aîné de la famille, ayant quitté le collège de Vire, pour l’université, leur père déclara solennellement qu’il était prêt à faire étudier encore l’un de ses fils. Il posa, sur la table, une grammaire latine, et déclara que celui qui s’en emparera, serait celui-là. Ce fut le petit Jean qui l’emporta. Pierre- François ne se cacha pas de vouloir s’emparer du livre, ce qu’il fit une nuit, sous l’oreiller de son petit frère. Il fut décidé que se serait donc lui qui ferait les études. Pierre, étant en vacances lui administra ses premières leçons de latin.

17/10/1777, Il est admis en 4ème, au collège de Vire, tout en n’ayant que quelque mois de pratique du latin. Bien que ses camarades aient deux ans de pratique, de plus que lui, au second concours de l’année il était classé parmi les premiers. Place qu’il conservera jusqu’à la fin de ses études, les nombreux prix qu’il remporta, le confirme.

D’un caractère gai, mais sans mièvrerie ni sensiblerie, c’est un résolu. Sa facilité extraordinaire pour les études, lui laisse du temps pour des loisirs comme la musique, l’équitation et même les armes. Ce petit campagnard, confronté aux jeunes gentilshommes et aux jeunes bourgeois qui fréquentent le collège, en a vite pris les goûts, bien que résolu, avant la fin de ses études à être d’église. Il a eu sa crise de mondanité, portait l’habit à la française et le jabot de dentelle, la coiffure frisée et poudrée.

09/10/1782, Il entre à l’université de Caen pour 2 ans de Philosophie et 3 ans de Théologie et prend pension, en maison bourgeoise.

18/09/1784, Il reçoit la tonsure, des mains de Monseigneur de Cheylus, évêque de Bayeux, dans la chapelle de l’évêché.

22/09/1787, Il est ordonné prêtre, à Rouen, par Monseigneur Dominique de la Rochefoucauld. Il rentre au cours supérieur de théologie.

1789, Il est reçu bachelier, en théologie, et s’attaque à la licence. 04/08/1789, L’Assemblée Nationale met fin au Régime Féodal. 02/11/1789, Les biens du clergé sont mis à la disposition de la Nation.

16/06/1790, Un décret de l’Assemblée détruit tous les titres de Noblesse.

12/07/1790, Constitution civile du clergé.

24/11/1790, Décret obligeant le clergé à prêter serment à la Constitution Civile, sous peine de poursuites.

Fin 1790, Il devient confesseur, de la communauté des sœurs du Bon- Sauveur, rue d’Auge à Caen.

21/01/1791, Il refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé. 05/1791, Un décret autorise les prêtres réfractaires à célébrer la messe dans des lieux privés.

25/05/1791, Il signe une déclaration, avec les professeurs d’université, de Caen, rappelant leur fidélité au Pape et au dogme catholique.

02/09/1791, Il est arrêté et jugé, par le Comité, après un nouveau refus de prêter serment. Mais le Comité le relâche sous la condition de se présenter, au premier appel… Il fut aidé et raccompagné par le capitaine de la garde nationale, Bellami, chez qui il avait été précepteur, puis il regagne Frênes, où ses parents venaient d’acheter la gentilhommière de la Frichetière, à M. de la Roque de Rochemont.

Vers le 17,  Il rentre, de nuit, à Caen et se cache au Bon-Sauveur pendant 1 an.

12/1791, Election de nouveaux évêques, consacrés par Talleyrand. 06/04/1792, L’Assemblée prohibe tout costume religieux.

27/05/1792, Décret de l’assemblée, les prêtres réfractaires peuvent être déportés.

Fin juillet 1792, Il est prévenu qu’on vient l’arrêter, il fuit à Mondeville, chez son ami Cauvet, professeur de médecine de l’université, puis à Rocquencourt, chez l’abbé Hubert, ami du Bon-Sauveur, et enfin, rejoint Frênes, par les petites routes, en habits laïques.

Début 08/1792, Il rentre au Bon-Sauveur, mais…

Le 12/08/1792, Nouvel avertissement, il se cache, en ville, trois jours, chez un ami, laissant croire qu’il prenait un passeport pour l’Angleterre, puis va se cacher, en campagne, dans une maison sûre.

16/08/1792, Au matin, la communauté du Bon-Sauveur est investit, par les officiers municipaux, qui mettent les scellés, après avoir fait un inventaire, des meubles.

18/08/1792, La Convention décrète la suppression des congrégations et confréries.

Les sœurs sont expulsées et dispersées, sauf 6 d’entre-elles qui restent au chevet des aliénés.

Revenu à Caen, caché par une pieuse amie, Mme Vincent, qui l’envoie à Hérouville, chez des gens sûrs, les Onfroy, qui travaillaient pour un châtelain protestant… Dernier lieu où aller chercher un prêtre réfractaire… Il vécut dans les carrières, où il avait réussi à transporter sa bibliothèque, et de là rayonna, sous de multiples déguisements, afin d’assurer aux chrétiens persécutés, les secours de la foi.

Mme Geneviève Onfroy portait, chez Mme Vincent à Caen, ses lettres, prétendument écrites d’Angleterre, et amenées par de mystérieux vaisseaux. Celle-ci se chargeant, par la suite, de les distribuer.

Sur « la liste générale des émigrés », le dernier domicile connu des frères Jamet, était Frênes… Leur émigration ne sera constatée que le 09/10/1793. Cependant, Pierre Jamet avait réellement émigré à Jersey.

4 au 16/09/1792, Massacres, dans toute la France et les prisons de Paris : ils visent les aristocrates, les prêtres réfractaires, et les riches négociants.

17/09/1792, Il réside chez Amice Durell, à Saint-Hélier, en compagnie de M. Louvet de Montsecret, principal du Lycée Louis Legrand, et de Harivel, prêtre d’Entremont… Pierre avait été chassé de Proussy, où il était vicaire, le lundi de pâques, en même temps que son curé.

En 12/1792, Il fait dire à Mme Le Bidois, supérieure du Bon-Sauveur, où il se cache, puis rentre à Caen pour Noël, où il visite, confesse et dépose le saint sacrement, à chaque groupe de sœur, dans la ville, puis il rentre à Frênes.

Le manoir de la Frichetière et l’Hivernière, où demeurait Anselme Jamet, étaient des refuges sûrs, truffés de caches… Malgré des visites domiciliaires nombreuses, on n’y découvrit jamais personne… La nuit la grange était transformée en chapelle, où l’on disait la messe pour des amis de confiance.

Début 01/1793, Découvert, il s’échappe pour Caen.

Jusqu’en 1798, Il passe, en aller et retour, d’une cachette à l’autre, autour de Caen, et surtout à Hérouville, venant dire la messe à ses petites sœurs, où allant célébrer des messes, de nuit, dans des granges, baptisant et mariant clandestinement. Parmi ses nombreuses caches, on peut nommer :

  • l’hôtel de Mondrainville, chez l’imprimeur Le Roy,
  • la ferme de Glatigny, à Cléville, propriétés des ancêtres de la famille Pierre-Labrière.

PF Jamet voyageait le plus ordinairement à cheval. Pour mieux dépister la police, il variait fréquemment ses déguisements. Souvent il se donnait comme médecin ; il était alors le « citoyen Deschamps ». Les études qu’il avait effectuées, lui permirent, d’être parfaitement crédible.

21/01/1793, Mort de Louis XVI.

16/05/1793, Nouvel inventaire du Bon-Sauveur.

Fin juillet 1793, Entrée de Robespierre, au Comité de Salut Public.

18/10/1793, La nouvelle arrive de l’exécution de Marie-Antoinette, du 16/10/1793.

20/10/1793, La Convention rend un décret, portant peine de mort contre tout prêtre, sujet à la déportation qui serait trouvé, sur le territoire de la république, ainsi que contre ceux qui leur donneraient, asile.

22/10/1793, Laplanche, défroqué, devenu Jacobin farouche, est nommé à Caen, en qualité de représentant du peuple et aggrave, par ses menées, dans la ville et dans la région, le régime de la terreur.

30/11/1793, Laplanche fait fermer toutes les églises, avec défense, à quelques prêtres que ce soit, de ne faire aucune fonction, sous peine de mort.

06 floréal II, (25/04/1794), le citoyen Onfray, de la commune de Tinchebray et le citoyen Louis Gallet, membre du conseil général de Frênes se présentent à la Frichetière (la famille Jamet étant devenue de plus en plus suspecte), sous prétexte de réquisitionner du salpêtre. Ils y avaient trouvé l’une des filles du maître de la maison, qui, à leur aspect, s’était enfuie dans une chambre. L’ayant poursuivie puis arrêtée, ils s’étaient aperçus qu’elle cachait, dans son tablier, une liasse de papiers. Naturellement ils avaient fait main basse sur ces documents aussi inquiétants, et ils avaient constaté que c’était des « lettres et autres écritures de correspondance avec les fils de Jamet ou autres étrangers de la république ». Aussitôt la liasse avait été mise sous cachet et communiquée à qui de droit. (Arch. De Frênes, Registre des délibérations).

Prévenu à temps, Pierre, le jeune des fils, demeuré jusqu’alors à la maison, avait pris la fuite. Après avoir erré ici et là, il avait eu l’idée de s’offrir, sous un nom supposé, en qualité de domestique, chez les Onfroy, à Hérouville, où il avait été accepté. Bientôt l’intelligence et les bonnes manières du jeune domestique lui méritèrent l’estime et la confiance de ses maîtres, dont il devint « comme homme d’affaires ». La situation dura deux années et, durant ce temps, les deux frères purent passer ensemble de bonnes heures. La gaîté naturelle de Pierre-François ne l’avait pas quitté malgré ces heures noires. Tous ceux qui l’ont fréquenté, à cette époque, lui reconnaissent sa bonne humeur, son ardeur pour le sacrifice, sa foi vive, et sa totale confiance en Dieu était réellement communicative…

En dépit des suspicions où se trouvaient les habitants de la Frichetière, P.F. Jamet continuait à se rendre, au moins une fois par an, chez les siens. Il y demeurait ordinairement, quelques jours, disent les « annales », pour y confesser, dire la messe et administrer la communion à un grand nombre de fidèles qui se réunissaient chez son père.

10 thermidor II, (28/07/1794), Robespierre est guillotiné.

03/02/1795, Il procède à un baptême dans une maison particulière.

05/07/1795, Il procède à un baptême pour Notre-Dame de Caen.

23/09/1795, Nouvelle Constitution, dite de l’an III, début du Directoire.

16/10/1795, Bonaparte est nommé Général.

26/10/1795, La fin de la période révolutionnaire est proclamée. 31/10/1795, Election des cinq Directeurs.

09/11/1795, Il bénit un mariage pour Notre-Dame de Caen. 04/12/1795, Il est à Hérouville, où il fait un baptême

01/01/1796, Il baptise un enfant, dans une maison particulière, à Hérouville

1796, Un jour qu’il s’en allait à Frênes, suivant à cheval, la route d’Harcourt, il fut accosté par deux gendarmes, à cheval comme lui. Vite il se compose un visage, fait caracoler sa bête, se livre même à des tours d’adresse, puis entre en conversation avec ses malencontreux compagnons. Sa verve est inépuisable. Il parle le plus qu’il peut, pour éviter les questions indiscrètes. Il est de Caen, dit-il, où il est très connu. Il y a cinq an et plus qu’il est dans son commerce ; il n’a encore que deux petites demoiselles dont il se propose de faire l’éducation. Puis il interroge les gendarmes. Où vont-ils ? Que cherchent-t-ils ? Ceux-ci devenus presque confiants exhibent un papier, lui déclarant qu’ils cherchent le dénommé Jamet, dont ils ont le signalement. L’abbé croit remarquer qu’ils le regardent avec insistance, mais il poursuit imperturbablement : « le citoyen Jamet, mais je le connais parfaitement. A l’instant même, je l’ai vu passer par cette route. Il n’est certainement pas loin. Un temps de galop, et vous le rattraperez ». Cela dit, l’abbé Jamet pique son cheval des deux éperons, invitant les gendarmes à rivaliser de vitesse ; ceux-ci s’élancent ; à dessein ; l’abbé perd peu à peu du terrain, puis s’esquive par le premier chemin de traverse.

03/02/1796, Il fait un baptême pour Hérouville. 18/08/1796, il fait deux baptêmes pour Ranville. 04/09/1797, 1700 prêtres sont emprisonnés.

1797, Réveil des croyants, malgré les interdits, on commence à se montrer aux Inhumations, processions, pèlerinages, messes dans les granges ou salles d’auberge.

1798, Bien que relativement calme, n’empêcha pas les arrestations de prêtres, d’émigrés de retour ou de laïques… souvent ponctuées de fusillades.

18 brumaire 1799, (09/11/1799), Bonaparte renverse le Directoire… A partir de ce moment, on ne sentit plus le besoin de se cacher.

10/11/1799, Le Pape Pie VI est exilé en France, à Saint-Cloud.

04/1802, Signature du Concordat qui rend, à l’église, un statut légal.

27 Floréal X, (17/05/1802), PF Jamet, à 39 ans et 8 mois, envoie une pétition, au préfet, pour bénéficier de l’amnistie accordée aux Emigrés.

19/06/1802, Retour de son frère Pierre, passé à Londres, en 07/1796, où il avait vécu très pauvrement. Il débarque à Caen, avec 39 de ses confrères, sur « Le César », appartenant au capitaine Charles Viel de Ouistreham.

21/06/1802, Il prête serment entre les mains du préfet et regagne Frênes où il demeurait en surveillance.

23/05/1803, Mère Françoise Hamel est élue Supérieure.

10/10/1804, P.F. Jamet achète l’ancien couvent des capucins, 30 000.00 F, mais, malheureusement, ruiné. Il fallut trouver autant pour le restaurer.

22/05/1805, Les 16 sœurs, survivantes, étaient enfin rassemblées, dans le nouveau Bon-Sauveur.

07/04/1814, Caen apprend la proclamation d’un nouveau roi : Louis XVIII, frère de Louis XVI.

21/03 au 08/07/1815, Retour de Napoléon, les 100 jours.

1816, PF Jamet reçoit au Bon-Sauveur, une sourde-muette, belle sœur de son frère Jean, puis une jeune fille de 12ans.

1817, Il met au point sa méthode des signes qui n’est que l’expression manuelle, des mots, d’une langue.

21/06/1817, Il est nommé supérieur des Dames de l’Hospice de Saint- Louis.

03/1818, Il se dit satisfait d’une demoiselle Buffard.

05/1818, Il fait des démonstrations publiques, à la foire de Caen, de sa méthode.

07/1818, Nouvel exercice public, devant 1200 personnalités, les plus représentatives du département, évêque et préfet compris…

Début 1819, Le Bon-Sauveur accueil déjà 22 élèves sourds-muets. 27/03/1819, Il est nommé Supérieur du Bon-Sauveur.

15/04/1819, Il demande à son frère Pierre de le remplacer comme chapelain.

27/04/1820, Il lit, à l’Académie de Caen, dont il était membre, un « mémoire sur l’instruction des sourds-muets », imprimé la même année, aux frais du préfet M. de Montlivault, qui le présentera au conseiller d’état. Il sera réédité en 1824.

01/01/1821, Il est nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Bayeux. 20/11/1821, Il lit son second «Mémoire ». Si le premier était plutôt historique, celui-ci est de caractère technique.

22/09/1822, Il est présenté comme Recteur de l’Académie de Caen.

14/11/1822, Une ordonnance royale le nomme Recteur de l’Académie de Caen.

10/12/1823, Il obtient, par ordonnance royale, la création d’une chaire de droit commercial.

Fin 1823, Le Bon-Sauveur abritait : 100 femmes et 70 hommes aliénés, 60 sourds-muets et 40 pensionnaires (jeunes filles de moins de 14 ans), pour 115 élèves gratuites, principalement pauvres du quartier.

1824, Le Bon Sauveur comptait 125 religieuses, 75 dames professeur, 50 novices ou postulantes (pour 26 en 1817).

16/09/1824, Mort de Louis XVIII.

Fin 1824, Il est reçu, en audience, par Charles X à qui il demande la réouverture d’une université de théologie et de médecine.

1830, Lorsque la révolution viendra interrompre, brusquement, la gestion de Pierre-François Jamet :

  • le Calvados comptait 600 écoles primaires pour 36 000 enfants scolarisés,
  • la Manche 1000 écoles pour 50 000 enfants,
  • l’Orne 500 écoles pour 25 000

07/08/1830, Il donne sa démission de Recteur de l’académie.

1832, Monseigneur Brault, évêque de Bayeux, ayant été nommé à l’archevêché d’Albi, lui demande de prendre en charge une école d’une vingtaine de sourdes-muettes, fondée par M. l’abbé Treilhou, qui végétait. Ce sera la base du second Bon-Sauveur.

1833 à 1845, Il prend son neveu, Jean-Baptiste auprès de lui.

1834, Il Fonde Pont-L’Abbé-Picauville dans la Manche, sur une partie du domaine que Mme Riou, née D’Aigneaux, lui avait généreusement offert.

1835, Il commence l’écriture de ses souvenirs et l’histoire du Bon- Sauveur, qu’il publiera en 1839/40, sous le titre « Annales du Bon-Sauveur ».

09/05/1840, il s’affaisse en chaire, épuisé et malade, il ne se remettra jamais complètement.

12/01/1845, Il meurt dans sa 83ème année, laissant en pleine ville un établissement de près de 14 hectares formé par plus de trente acquisitions successives et comptant près de 600 aliénés.

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