Ce 21 juin faisait mémoire du retour à Saverne des quatre jeunes filles alsaciennes, envoyées par leur évêque, le cardinal de Rohan, se former aux soins des malades et à la spiritualité, chez les sœurs de St Paul à Chartres, une congrégation fondée par un de ses amis évêques. De suite chargées de l’hôpital, leur réputation grandit et elles sont appelées à Strasbourg pour un orphelinat et par le roi de Pologne pour un autre hôpital.
La révolution les affecte, mais dès la restauration, les « sœurs grises » ou « sœurs de la miséricorde de l’hôpital de Saverne » deviennent les sœurs de la Charité de Strasbourg.
Initialement, les sœurs travaillent dans les hôpitaux publics, mais rapidement leurs services vont se diversifier : soins à domicile, orphelinats, crèches, écoles, collèges, foyers, internats ou encore prisons. Sans oublier leurs missions de service pour les évêchés de Strasbourg, Metz et Nancy, pour le Grand Séminaire de Strasbourg puis plus tard, la gestion de maisons d’accueil pour des retraites et formations spirituelles.
Progressivement, à la demande des pouvoirs publics, elles vont créer leurs propres œuvres pour répondre à des besoins spécifiques des plus fragiles mais aussi pour développer la formation des novices.
La congrégation sera aussi sollicitée par des diocèses ou des villes d’Allemagne et d’Autriche pour former à Strasbourg des jeunes femmes. Devenues sœurs de la Charité, elles repartiront ensuite fonder des congrégations autonomes dans leurs pays sur le modèle mis en place par le Cardinal de Rohan. La première sera à Zams en Autriche en 1823 et bien d’autres suivront. Après l’Europe, au courant du XXème siècle, les congrégations créées sur le modèle de Strasbourg vont s’implanter en Afrique, en Asie et en Inde.
En 1971, elles vont toutes se constituer en « Fédération des Congrégations des sœurs de la Charité issues de Strasbourg » (https://www.barmherzige-schwestern-foederation.de)
A sa création, la Fédération regroupe plus 10 000 sœurs à travers le monde, aujourd’hui composée de 13 congrégations elle compte 2500 sœurs.
Sa vocation est de permettre que le charisme des origines reste bien vivant dans les engagements des congrégations de tous pays. Par leurs rencontres et formations régulières, les sœurs de la Fédération s’enrichissent de l’interculturalité de leur regroupement.
En 1994, cette Fédération s’affilie à la FamVin, famille vincentienne qui réunit les organisations religieuses ou laïques faisant vivre le charisme de Vincent de Paul et Louise de Marillac.
Dans ces mêmes années 1990, avec la diminution des vocations et l’avancée en âge de ses sœurs, la congrégation des sœurs de la Charité de Strasbourg réfléchit à la pérennisation de ses œuvres.
Les sœurs souhaitent transmettre leurs établissements à des laïcs dont la mission sera de faire vivre l’esprit vincentien auprès des plus démunis tout en assurant leur développement.
En décembre 2000, elles créent la Fondation Vincent de Paul (https://www.fondation-vincent-de-paul.org/), institution reconnue d’utilité publique et lui confie ses structures. Même retraitées, les sœurs restent actives aux côtés des collaborateurs. Mais au fil des années, les communautés se réduisent et beaucoup seront fermées.
En 2024, la congrégation compte 78 sœurs avec moyenne d’âge de 86 ans.
290 ans d’un dynamisme qui n’a jamais tari et continue à faire vivre ces femmes toutes données à Dieu pour le service des pauvres. Des femmes confiantes en la providence qui ont su trouver des collaborateurs et collaboratrices pour continuer ces services. Pour marquer ce 21 juin 2024, les sœurs de la Charité et des représentants de la Fondation Vincent de Paul se sont retrouvés pour un délicieux partage de tartes alsaciennes dans une ambiance jazz-guinguette avant que ne soit présenté le gâteau des 290 ans.
Une belle occasion de remercier par des applaudissements des vrais espaces d’accompagnement d’une humanité réconciliée et fraternelle, heureuse de transmettre la vie en abondance.
Longue vie à nos sœurs de la Charité de Strasbourg et toutes celles à travers le monde !
Père Bernard Massarini, CM, invité à célébrer la messe d’anniversaire
Fanny Douhaire, chargée de projets de la Congrégation
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