Assez étonnamment, l’une des premières expressions qui vient à l’esprit avec le mot apparence est « ne pas se fier aux apparences ». Cette expression est très souvent vue par la lorgnette négative, sous-entendu qu’il faille se méfier de ce que l’on voit. Cela nous invite à la prudence, à ne pas être dupe et au final ne pas se faire avoir par le premier bonimenteur passant par là. Jésus condamne les pharisiens qui se montrent sous leurs beaux atouts alors qu’à l’intérieur ils sont des sépulcres blanchis (Lc 11,37-38).
À l’inverse, il sait accueillir bien des personnes condamnées par le qu’en-dira-t-on, par la société, pour en révéler le meilleur. Par ses attitudes, il nous invite à un chemin de liberté pour éviter de nous laisser enfermer par les normes du moment, qui voudraient faire croire qu’on est quelqu’un de fréquentable ou non. C’est sûrement l’une des premières attentions à porter sur ce thème : si je ne veux pas être jugé sur l’apparence, je risque fort de m’adapter aux attentes de mon entourage, ce qui va m’éloigner de mon originalité, m’empêcher de vivre pleinement ma personnalité.
Par ailleurs, s’il est vrai qu’on se laisse tromper par les premières impressions que l’on peut avoir d’une personne ou d’une situation, cela peut être aussi en positif. On juge mal une personne mal habillée et on n’y porte pas attention ; et un jour, on la connaît dans une situation particulière et on découvre que l’on s’est trompé.
L’apparence est inévitable, elle est simplement la première vision d’une réalité qui nous est donnée. Deux axes majeurs pour ne pas être dans la naïveté :
– Vis à vis des autres, apprendre l’attention, le discernement, la clairvoyance. Pour cela il est nécessaire de partir de constats bien concrets et non de conclusions venues d’autres qui peuvent avoir un avis selon leurs intérêts propres.
– Vis à vis de soi, travailler l’adéquation entre notre être intérieur, nos convictions et nos manières d’être, d’agir et de parler.
Nos fondateurs nous invitent à un juste jugement sur nous-mêmes. Rappelons-nous l’interpellation du Christ à bien regarder la poutre dans notre oeil avant de voir la paille chez le voisin. Déjà à leur époque, «le monde surnage de duplicité ; elle est la peste du missionnaire».
Ils nous invitent à une évaluation des différents domaines de notre vie, pour nous tirer vers la vérité, l’authenticité en sachant nous mettre sous le seul regard pertinent pour réussir notre vie : le regard de Dieu, lui qui scrute les reins et les cœurs. Ils nous incitent à remettre en valeur dans nos vies, trois de nos six vertus principales : l’humilité, la simplicité et la mortification. Des moyens peu valorisants aux yeux de ce monde mais tellement aidants pour avancer sur ce chemin de Vérité qui amène à la vie en plénitude.
Bravo pour ce nouveau N° des FICHES. Il est super !
J’ai apprécié surtout l’éditorial qui positionne bien le thème de la fiche.
De relire ou plutôt lire les citations de nos fondateurs sur l’APPARENCE m’on fait découvrir des aspects de leur esprit que je n’aurais pas perçus sans cette « accumulation ».
Continuez ces FICHES ! c’est la seule feuille que notre Province de France conserve, depuis l’abandon scandaleux des « Cahiers st Vincent ».
J’ai apprécié aussi le témoignage sur les « femmes de la rue ».
Merci à l’équipe.
Bien fraternellement en saint Vincent et sainte Louise.
Lautissier