150ème anniversaire du martyre du Père Henri Planchat

par | Juin 7, 2021 | Actualités, Famille Vincentienne | 0 commentaires

Rendons grâces à Dieu pour les belles cérémonies commémoratives que nous venons de vivre à l’occasion du 150ème anniversaire du martyre des ecclésiastiques de la rue Haxo et particulièrement de notre Père Planchat. Toutes furent intenses et émouvantes. Ces temps de célébrations et de prière ont ravivé notre mémoire et notre communion spirituelle avec ces hommes de Dieu qui sont restés à leur poste jusqu’au bout pour servir les petits et les pauvres. Dans un climat de divisions et de haine, ils furent les témoins de l’amour de Dieu jusqu’à verser leur sang au nom de leur foi. En l’église de Notre-Dame des Otages, ces quelques mots sont inscrits en grosses lettres sur le maître autel et attirent tout de suite le regard de celui qui y entre : « Deus caritas est ». Plus encore peut-être, sur le nouvel autel sont gravés ces mots tirés de l’épitre de Saint Paul aux Galates : « Dieu est amour ; il m’a aimé et s’est livré pour moi » (Gal 2,20).

Tout est dit ; la logique de l’amour est enclenchée. Il s’agit de donner, de se livrer, de tout donner, jusqu’à notre propre vie … car « la charité ne reste pas en chemin« . L’exemple du premier prêtre de notre congrégation doit donc nous stimuler et nous redynamiser. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous aimés » nous a demandé Jésus. Lui s’est livré pour nous ; il nous a aimés jusqu’au bout. Au quotidien, en chaque messe, nous prononçons ou entendons ces paroles consécratoires : « Ceci est mon corps livré pour vous ». Nous qui sommes marqués par notre consécration religieuse, interrogeons-nous en toute vérité : sommes-nous véritablement des hommes de Dieu  livrés ?

Parmi les célébrations auxquelles j’ai pu participer la semaine dernière, l’une d’entre elles restera pour moi à jamais gravée dans ma mémoire. Il s’agit de la procession organisée par la paroisse Notre-Dame des Otages, samedi dernier, pour nous unir à ces martyrs d’il y a 150 ans dans leur chemin de croix qui les conduisit de la Roquette à la rue Haxo. Malgré le danger qui les guettait, ces ecclésiastiques sont restés au milieu de leur peuple, au service de tous, tant des communards que des versaillais, des gardes mobiles que de la population parisienne. Ils les ont recueillis, soignés, réconfortés, aimés. Comme il y a 150 ans, notre marche s’est faite dans un climat de tension et de haine. Nous avons été hués, invectivés, insultés. Les medias ont rapporté nombre de cris qui nous ont été lancés : « Vive la commune ! » « À bas les versaillais ! ». Mais ils ont omis de mentionner ceux qui avaient accompagné le chemin de croix de nos devanciers : « À bas les calotins ! » « À bas les curés ! ». Les pères et frères qui m’accompagnaient peuvent en témoigner. Devant finalement nous réfugier dans l’église N-D. de la Croix de Ménilmontant, nous nous sommes sentis comme pris en otage à notre tour en ce lieu saint, pour être finalement « exfiltrés » au terme d’un temps d’adoration. Jésus l’a affirmé : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. » (Mt 10,24)

Sous bien des angles, les temps n’ont guère changé. Notre mission de Religieux de Saint Vincent de Paul, à l’exemple du Père Planchat, nous rappelle l’urgence de porter la Bonne Nouvelle de Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun. Oui, il nous faut être, en acte et en vérité, les témoins de l’amour du Christ qui nous a tous aimés et s’est livré pour nous.

 

 

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