Liège : Bientôt l’ouverture de Casa Béthanie pour les sans-abri
Liège : Bientôt l’ouverture de Casa Béthanie pour les sans-abri
par Emile Ghali, c.m. | Août 16, 2017 | Actualités, Annonces, Filles de la Charité | 0 commentaires
Un nouveau foyer où cohabiteront volontaires et sans-abri ouvrira ses portes à Liège le 1er août prochain: la casa Béthanie.
D’où vient ce nom? « Nous l’avons choisi en référence au village où vivent Lazare et ses deux sœurs Marthe et Marie car nous voulons que cette maison soit un lieu où on est aimé, accueilli« , nous explique Sœur Bérengère.
Le projet est né il y a deux ans et s’inspire à 95% des projets d’appartements partagés développés par l’association française Lazare. « L’expérience apportée par Lazare France a été très importante dans la construction du projet« , souligne Sœur Bérengère.
Sœur Bérengère est issue de la communauté des filles de la Charité Saint Vincent de Paul installée à Banneux. Dans son cheminement, une question s’est imposée à elle: quelle est la mission d’une jeune sœur aujourd’hui dans le diocèse? Elle ressent alors un appel pour une vie de partage avec des personnes de la rue. Sœur Bérengère contacte différentes personnes pour vérifier que le projet répond à un besoin. Grâce à Luc Etienne, président de la Fabrique d’Eglise de Saint Denis, la maison inoccupée de l’ancien presbytère abritera le projet. «Ce n’est pas un hasard si la casa Béthanie s’installe dans un quartier où régnaient (règnent encore) la drogue et la prostitution», précise Dominique Servais, l’un des soutiens du projet.
Les travaux de rénovation et de remise aux normes débutent à l’été 2016; le bâtiment équivaut à trois maisons d’habitation et « il a fallu cloisonner les chambres, refaire toute l’électricité, installer des sanitaires, nous raconte Soeur Bérengère, nous avons aussi aménagé une chapelle au sous-sol« . Le gros oeuvre a été réalisé par une entreprise de réinsertion par le travail «1001 choses à construire».
« C’était le bon moment »
Sophie et Tim sont en couple. Ils ont prévu de se marier cet été. Arrivés au premier tournant de leur carrière professionnelle, « nous étions en recherche d’un projet; avant d’avoir des enfants, nous pensions peut-être voyager ou nous engager dans une mission humanitaire, nous confie Sophie. Lors d’un séjour à Taizé, nous avons rencontré Baudouin Charpentier (ndlr: vicaire épiscopal Evangile et vie) qui nous a parlé du projet d’habitat partagé avec des personnes de la rue. C’était le bon moment, nous allions vivre une expérience humanitaire en couple… à Liège». Ce qui a plu d’emblée à Tim, « c’est de pouvoir garder une vie de famille mais nous sommes présents pour répondre aux besoins ». La dimension spirituelle et communautaire avec une prière matinale a convaincu le jeune couple de s’engager dans l’aventure.
A partir du 1er aout, les volontaires vont vivre ensemble, « faire vivre la maison, consolider le projet avant de se mettre à la recherche de bénéficiaires et de pouvoir les accueillir« , étape importante pour la réussite du projet comme nous l’explique Baudouin Charpentier. La casa Béthanie recherche toujours deux femmes volontaires, actives professionnellement, entre 20 et 40 ans. La maison pourra accueillir trois femmes sans abri et trois volontaires. Sophie et Tim occuperont une maison contiguë .
Une vraie vie de partage en communauté
Les fondateurs du projet travaillent en collaboration avec le centre liégeois de service social pour sélectionner les candidates sans-abri qui viendront s’installer dans la maison. Les volontaires et le jeune couple rencontreront les candidates accompagnées d’un(e) assistante sociale. L’admission sera approuvée par un «conseil des sages» composé de personnes faisant partie du foyer et d’ »experts » comme un médecin généraliste et un psychologue.
Des règles de vie commune ont été instaurées pour assurer un vivre ensemble harmonieux. Chaque occupant du foyer devra s’acquitter d’un loyer fixe comprenant charges et nourriture, devra rendre des services à la communauté (sortir les poubelles, cuisiner, faire les courses…) et participer à un repas communautaire hebdomadaire. La violence, la drogue et l’alcool seront exclus de la maison. « Nous avons aussi un projet de repas table ouverte dont nous devons encore définir la fréquence », nous explique Sœur Bérengère. « La dynamique s’inverse: ceux qui sont accueillis, accueillent à leur tour et l’on remarque que c’est souvent une étape très importante pour eux« , poursuit Dominique Servais, engagé dans un autre projet d’habitat pour personnes fragilisées.
Si vous êtes une jeune femme active et que ce projet vous intéresse, vous pouvez contacter Sœur Bérengère (0491/496.401) berengerenoel@yahoo.fr
© CathoBel : par Sophie Delhalle
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