8ème Dimanche du Temps Ordinaire
Is 49,14-15; Ps 61; 1Co 4,1-5; Mt 6,24-34
« Mon salut et ma gloire se trouvent près de Dieu »
« Essayez d’éclairer le monde
avec une lumière qui ne puisse
s’éteindre. Quelle est-elle?
C’est la confiance absolue en Dieu
Et un amour sans bornes pour Lui »
Mâ Ananda Mâyi
Un regard attentif aux chemins des hommes d’aujourd’hui nous laisse une amère sensation de trouver tant des personnes désadaptées socialement, incapables d’intégrer dans leur vie les réalités au milieu des quelles elles vivent, tiraillées d’un coté ou d’un autre comme une petite barque dans une mer agitée. Certains osent parler même d’une « schizophrénie » que les circonstances du monde ou créent ou rendent plus aiguë.
Souffrance humaine devant laquelle peut-être on reste plus étonné qu’actif car les dimensions deviennent de plus en plus géantes. Malaises humaines dont les causes sont difficiles à trouver ou peut-être car la société en est la cause, mais en cause aussi les personnes elles mêmes à la recherche d’un bonheur illusoire.
A l’écoute de la Parole:
Une petite lecture du Prophète Isaïe mais porteuse d’un cri de détresse introduit la table de la Parole aujourd’hui. Elle peut être un témoin de toutes les détresses des hommes et de femmes qui semblent se trouver abandonnés par Dieu. Détresse qui fait partie de notre société, même si elle même se sent orguielleuse de ses trionphes et de ses conquêtes incapables cependant de porter au cœur humain la paix et la sérénité dont on a besoin.
Dieu n’a pas changé de coeur, pour ne pas dire aux hommes d’aujourd’hui la même réponse au cri de détresse du peuple: « Une femme peut-elle oublier son petit-enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles? »
Réponse divine qui sera tout au long de la vie des hommes dans ce monde, l’unique valable. Dieu ne change pas et il sait bien combien avons-nous besoin de Lui.
C’est vrai que Paul semble dans sa lettre répondre à des jugements injustes de sa communauté, mail il nous laisse un message que chacun de nous peut accueillir: « ce qu’on demande aux intendants c’est en somme de mériter confiance ».
Dieu même pouvait dire au peuple: « votre détresse peut naître aussi de ne pas mériter confiance, d’attendre seulement à sens unique les promesses de Dieu, sans vous laisser orienter par ma parole ».
La conscience elle-même nous fait savoir où sont les vides de notre vie, où très souvent naissent nos détresses.
Nos cœurs divisés nous portent très loin, nous offrent des promesses qui ne se réaliseront jamais ou si elles arrivent à faire partie de notre vie, nous laissent la sensation de frustration.
- Augustin répétera souvent: « Tu nous a fait pour toi Seigneur, et inquiète restera notre cœur jusqu’au qu’il repose en toi ».
L’évangile nous rend conscient de ce qui nous divise, de ce qui nous aliène et qui devient souvent une source de schizophrénie qui nous empêche d’être en paix avec nous mêmes et avec le monde qui nous entoure. Mais l’évangile aussi nous offre l’antidote en nous mettant avec totale confiance dans les mains de Dieu. Il est Père provident. Il sait de quoi nous avons besoin surtout de quoi a besoin le cœur humain nous enseignant aussi à guider notre vie avec sérénité et sagesse.
L’écho de notre charisme:
Le Fondateur nous a laissé une très belle conférence « Sur la confiance en la Providence » offerte aux Filles de la Charité le 09-juin-1658 qui reste pour nous une invitation avec laquelle nos Fondateurs souhaitaient donner un dynamisme renouvelé à notre route quotidienne:
« Avoir confiance en la Providence cela veut dire que nous devons espérer que Dieu prend soin de ceux qui le servent, comme un époux prend soin de son épouse et un père de son enfant. C’est ainsi que Dieu prend soin de nous et encore bien davantage. Nous n’avons qu’à nous abandonner à sa conduite, comme dit la règle, de « même qu’un petit enfant fait à sa nourrice ». Qu’elle mette son enfant sur le bras droit, il s’y trouve bien content; qu’elle le tourne sur la gauche, il ne s’en soucie pas; pourvu qu’il ait sa mamelle, il est satisfait. Nous devons donc avoir la même confiance en la Providence divine, puisqu’elle a soin de tout ce qui nous concerne, en la manière qu’une mère nourrice a soin de son enfant, un époux de son épouse…La raison qui nous oblige de nous confier en Dieu, c’est que nous savons qu’il est bon, qu’il nous aime très tendrement, qu’il veut notre perfection et notre salut, qu’il pense à nos âmes et à nos corps, qu’il veut nous donner tous les biens dont nous avons besoin pour l’un et pour l’autre ».
Avec le Fondateur nous pouvons demander au Seigneur particulièrement cette année:
« Sauveur de mon âme, accordez nous la soumission à votre volonté comme vous l’avez toujours vécue à l’égard de votre Père ».
P. Alvaro RESTREPO, c.m.
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