Le cœur de Vincent continue de battre près de Ranquines

par | Fév 9, 2017 | 400 ans du charisme vincentien, Actualités | 0 commentaires


 

Arrivant à Dax le 6 février 2017 par le TGV du soir, Frédéric était un peu en retard pour m’amener au Berceau de Saint Vincent de Paul. Il m’a de suite annoncé : « Les migrants sont arrivés. » et d’ajouter : « ce sont la plupart des femmes seules, qui viennent d’Erythrée, de Somalie, du Soudan et d’Afghanistan. Il y a même une famille de 6 personnes. »

Tout en conduisant, Frédéric me raconte comment s’est passé l’accueil dans leslocaux du Séminaire Interne des Lazaristes, au Berceau. Ils sont actuellement vides de tout occupant.

« Elles sont arrivées en bus. Fatiguées par le voyage qui les a amenées de l’Ile de France jusque dans les Landes. Intimidées mais heureuses. »

Le Maire de Saint-Vincent-de-Paul, le sous-Préfet des Landes, les responsables d’associations caritatives, le Vicaire Général du diocèse de Dax, et des Administrateurs de l’œuvre du Berceau, ont essayé d’échanger quelques mots en anglais ; pour les arabophones, un professeur de Dax était là.

L’association « Maison du Logement » a reçu l’agrément de l’Etat pour organiser l’accueil de ces femmes. Des salariés et des bénévoles les aideront à régulariser leur situation et à réaliser leur projet.

Tout le mobilier présent dans les différentes pièces a été mis à disposition.

Chaque personne accueillie pourra bénéficier d’un lit, avec un vrai matelas. Quelque chose d’inimaginable pour elle, il y a encore quelques jours. Elles partageront une chambre à deux par affinité. Ce n’est pas toujours le cas dans certains lieux d’accueil où les moyens ne suivent pas pour diverses raisons.

Pour les repas, c’est l’hôpital de Dax qui les fournira. La cuisine du Séminaire pourra aussi permettre aux unes et aux autres de cuisiner selon leur goût les plats de leur pays d’origine.

Voilà ce que Frédéric m’a précisé durant le trajet entre la gare de Dax et le Hillon.

Ce Mardi 7 février, Jean-Pierre, René, Eric, Pascale et moi étions en réunion. Et un moment, dans un aparté, nous nous sommes interrogés sur la façon dont nous allions parler des personnes de ce groupe. Seront-ils les « migrants » dans un sens péjoratif, seront-ils les étrangers, les gens de passage ?

Comment parler d’eux, d’elles ? Ils ont comme nous un nom et une histoire. Ce sont des personnes. Elles ont besoin de notre attention.

L’important dans cet évènement, c’est le cœur de Monsieur Vincent qui bat en plein hiver, comme en 1617.

P. Philippe Lamblin, c.m.

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