A la Chapelle Notre Dame de la Médaille Miraculeuse, les Filles de la Charité commencent leur journée. Elles sont nombreuses, au matin de ce 25 janvier, les 200 Sœurs environ – celles de la Maison Mère, celles de la Province Belgique-France-Suisse et les 70 Sœurs qui participent à la « Session –Europe-Migrants » – à prier autour de la relique du cœur de notre cher Fondateur qui part aujourd’hui en pèlerinage, en commençant par FOLLEVILLE.
A 8 h15 commence la Célébration d’envoi de la relique du cœur de saint Vincent : les portes de la Chapelle s’ouvrent, le reliquaire est porté par des Filles de la Charité et par des Séminaristes de la Congrégation de la Mission. La Supérieure générale, Sœur Kathleen Appler avec Sœur Françoise Petit, Assistante générale, ainsi que le Père Guenolé Feugang, chapelain de la Chapelle, accompagnent la relique.
Dans l’allée, les membres de la Famille Vincentienne, les Lazaristes et les Sœurs, font une haie d’honneur. Très émus et remplis de joie, nous chantons le chant composé pour cette année jubilaire par le Père Yves Bouchet, Prêtre de la Mission :
Grandes ouvertes les portes de l’amour, Monsieur Vincent aux quatre vents de Folleville à Châtillon, la charité écrit son nom sur les visages des enfants, des oubliés, des pauvres gens et dans le cœur de tous ceux qui se voyaient loin de Dieu.
C’est l’Amour, au fil des jours, ton refrain.
C’est l’amour de Jésus Christ qui brûle en ta vie.
Ensemble, nous prions « la Vierge Marie, nos Fondateurs et tous les saints et bienheureux de la Famille Vincentienne de nous aider à globaliser la charité (…) afin qu’aucune périphérie ne soit privée de la lumière du Christ et que les pauvres soient toujours au cœur de l’Eglise et de notre vie ».
La voiture-chapelle attend à la sortie du 140 rue du Bac. Le reliquaire est alors placé dans cette voiture, accompagné par deux Filles de la Charité. Deux bus, soit 100 personnes de la Famille Vincentienne, se mettent en route vers Folleville. C’est notre pèlerinage, l’aventure de Dieu, l’histoire de la charité qui continue à écrire de nouvelles pages… 21ème siècle… c’est nous…
A Folleville, l’accueil est très émouvant. Nous rencontrons plusieurs Frères et Pères Lazaristes arrivés d’Amiens et d’autres lieux. Les paroissiens ont tout fait pour recevoir dignement celui qui, il y a 400 ans, marqua l’histoire de l’Eglise et de ce village : église préparée, fleurie ; chaire bien décorée… et même un chauffage a été installé grâce à la générosité de personnes qui s’y sont mises ensemble et ont travaillé avec la Mairie. Quelle solidarité ! Vraiment, « l’amour est inventif jusqu’à l’infini… »
La porte s’ouvre, « Monsieur Vincent » entre dans cette église où tout a commencé, et nous chantons : Grandes ouvertes les portes de l’amour… l’esprit de joie, d’humilité qui rayonne la charité et fait éclore, telle une fleur, l’espérance d’un monde meilleur. C’est l’Amour, au fil des jours, ton refrain. C’est l’amour de Jésus Christ qui brûle en ta vie.
Il y eut le mot d’accueil du Père Bertrand Ledieu, curé de la Paroisse Saint Vincent de Paul, puis un peu d’histoire grâce à la conférence très érudite du Père Bernard Koch, et le repas partagé ensemble, dans un climat de paix, de joie, de simplicité…Nous sommes émerveillés, édifiés, par le témoignage et la joie des habitants !
Les cloches sonnent, l’Eucharistie va commencer, présidée par le Père Christian Mauvais… Avançons avec audace et OSONS LA TENDRESSE.
La relique du cœur de saint Vincent resta à Folleville jusqu’au dimanche 29 janvier pour célébrer le jubilé avec l’Evêque d’Amiens et toute la paroisse. Deux Filles de la Charité restèrent aussi pour, au nom de Monsieur Vincent, aller à la rencontre, porter la tendresse Nous faisons ainsi une petite mission populaire… et invitons : OSE LA TENDRESSE !
Nous avons eu plusieurs rencontres : avec les paroissiens adultes, les collégiens, les enfants de l’école primaire, les parents et les enseignants, les personnes âgées à la Maison de Retraite et les malades à domicile, les familles qui nous ont hébergées… Nous avons même eu la Messe avec les gendarmes qui fêtaient leur patronne sainte Geneviève, modèle donné aussi par saint Vincent aux Filles de la Charité !
Plusieurs rencontres, oui ! en voilà une autre : l’ancien Maire de Folleville, Pierre Michelin, auteur du livre « Vincent de Paul en Picardie » (Racines de l’action humanitaire) est très, très malade ; il désire « voir » Saint Vincent. Il a fait beaucoup pour l’église mais il ne peut pas se déplacer… alors, comme il y a 400 ans, Vincent va chez lui. : avec un groupe d’amis, parmi eux il y a des malades, nous partons avec le cœur de saint Vincent lui rendre visite à son domicile… Nous sommes là, autour de la table avec l’épouse de Monsieur Michelin ; lui ne peut pas parler, ses yeux sont fermés… Nous le remercions pour tout ce qu’il a fait pour garder la mémoire de Vincent de Paul et pour l’église de Folleville. « Saint Vincent est venu chez vous Monsieur Michelin ! », les larmes coulent, il ouvre les yeux, son visage rayonne de bonté et de paix ! il me donne sa main pour toucher la relique. Nous prions, il joint ses mains dans la prière… incroyable ! Il nous a même dit au revoir… Nous tous, nous ressentons le passage de Dieu dans ces moments très forts. Le cœur de saint Vincent continue à toucher et à donner la tendresse…
Une malade nous demande : « Est-ce vraiment le cœur ? » et elle commence à pleurer : « Ma Sœur, me dit-elle, moi, j’ai été opérée du cœur ! »…Une autre : « Maintenant je dois écouter mon corps qui est malade mais, ce soir, je désire et je décide de me confesser ; dites à l’Abbé qu’il vienne!… »
A la Maison de Retraite une dame dit : « Ah ! la rue du Bac, la rue du Bac ! chaque samedi avec mon époux nous allions là pour prier ! » – « Madame, aujourd’hui c’est samedi et voilà la rue du Bac qui est venue chez vous ! »…OSE LA TENDRESSE !…
C’est l’Amour, au fil des jours, ton refrain.
C’est l’amour de Jésus Christ qui brûle en ta vie.
Sr Stanislawa fdlc – P. Marcio c.m.
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