Épiphanie du Seigneur
Is 60,1-6; Ps 71; Ep 3,1-6; Mt 2.1-12
« Débout…elle est venue notre lumière »
« C’est merveilleux
de faire de toute notre vie
le rayonnenent de la Présence divine
(une épiphanie)
dans la banalité même
de nos occupations quotidiennes »
(Maurice Zundel)
La lettre aux Hébreux nous a enseigné que Dieu se manifeste à travers de façons diverses pleines de créativité et imagination, en attendant seulement que les hommes soient attentits et receptifs à ces façons divines.
Cette fête nous laisse entrer dans cette expérience des hommes qui dès très loin se « mettent en marche » car ils avaient su percevoir dans un signe un appel pour aller à la recherche de Dieu, Une étoile, simple signe, si nous voulons, mais qui est devenu le chemin pour rejoindre ce mystère de l’Epiphanie que nous sommes en train de célébrer et que devrait -dit la prière de l’eucaristhie – « nous conduire jusqu’à la claire vision de la splendeur divine ».
L’objetif n’est pas un autre. Notre recherche, nous mettre en marche ne souhaite que nous conduire vers Dieu. La sensibilité devant les signes de Dieu, ne peut que nous aider à mieux comprendre la place qu’il a dans notre vie pour réveiller une soif encore plus grande de l’aimer et de le servir.
Parole de Dieu qui illumine toutes nos recherches:
Quelle expression de joie celle qu’Isaïe nous laisse entendre aujourd’hui. Quelle invitation plus solennelle qu’il fait à tous les peuples à se mettre en marche. Mais l’appel est avant tout à la ville sainte de Jérusalem pour qu’elle soit la première à percevoir le signe, dont elle a été aussi l’objet et accueillir toutes ces caravanes des nations qui n’ont autre soif que la lumière qui vient de Dieu et dont elle doit rester signe, humble épiphanie de la grande Epiphanie, celle de Dieu lui-même.
La lettre aux Ephésiens nous conduit encore plus loin, pour nous dire, le mystère de Dieu a été finalement révélé: le Dieu de l’Horeb, le Dieu de la Pâques, le Dieu de l’exil, n’est pas seulement un Dieu d’un seul peuple. A travers le peuple élu il a voulu préparer sa route pour ouvrir ses portes à toutes les nations, celles qui pensaient n’avoir pas de place dans cette histoire du Salut. Dans le Fils, fait chair, toute chair devient héritière de la grâce et de la promesse. Nos routes deviennent une seule derrière l’étoile=Jésus.
L’Orient s’associe à l’expérience religieuse du peuple d’Israel malgré toutes les difficultés que cela répresentera dans l’histoire et qui reste cependant le dessein de Dieu, tout simplement parce que dans le « Fils de Dieu, messie envoyé par Lui pour nous sauver » n’est pas une acquisition humaine, c’est un don de Dieu, commencement et fin de notre foi.
La rencontre avec Jésus, se fera « en entrant dans la maison où se trouve Marie sa mère dans une quotidienneté qui blesse mais qui devient aussi le signe de la gloire de Dieu près de nous ».
« Se mettre à genoux…se prosterner » ne sont que les moments où la recherche devient remise de l’existence dans les mains de Dieu pour lui offrir les meilleurs trésors de notre existence.
Le Seigneur nous fera connaître quels nouveaux chemins il nous faudra reprendre car la rencontre avec lui doit transformer tout notre être.
La sainteté est pour nous un long chemin à parcourrir et très souvent derrière cette marche des mages, on a voulu trouver cette longue recherche de Dieu qui se vit dans la simplicité de la vie, representée aussi par l’humble maison où les mages ont trouvé le Seigneur.
Ste. Louise dans sa retraite (de 1633 ?) ajoute encore une réflexion qui peut devenir une façon de vivre cette expérience d’épiphanie dans « la banalité du quotidien » a dit M. Zundel devenant quelque chose de » merveilleux » selon le langage de Zundel:
« Je dois consacrer le reste de mes jours, ( « ils regagnèrent leur pays par un autre chemin' » ) pour honorer la sainte vie cachée de Jésus en terre, lequel y étant venu pour accomplir la volonté de Dieu son Père l’a faite toute sa vie; et voyant que la vie commune avait plus besoin d’exemples, il y a plus donné de temps , et toujours dans la pratique de la perfection évangélique, puisque étant riche, il a choisi la sainte pauvreté, et l’obéissance qui le rendait sujet à la Sainte Vierge et à Saint Joseph; en quoi je le supplie de tout mon coeur me faire la grâce de l’imiter bien que je sois indigne, espérant de sa bonté, qu’après me l’avoir si longtemps donné en désir il me en effet l’octroiera » (Ecrits, p.715). l’octroiera
Toute notre recherche de Dieu va animée par ce désir d’aller plus loin, de se laisser oriienter par l’étoile de la Parole qui chaque jour apparaît sur notre route mais qui n’enlève jamais ni les difficultés ni le travail que nous devons fournir pour lui répondre. Comme les mages, on pose des questions, on discerne et on répond à l’aujourd;hui de Dieu en toute générosité.
P. Alvaro RESTREPO, c.m.
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