Fête de l’IMMACULÉE CONCEPTION.

Gn 3,9-15.20; Ps 97; Ep 1,3-6.11-12; Lc 1,26-28

  “Ce que je suis, je le suis  par la grâce  de  Dieu”

(1 Co 15,10)

“Vous  êtes, celle qui a ennobli  l’Humaine Nature”

DANTE,  à propos  de la Vierge

( Immaculée de Ribera, peintre espagnol)

“En  célébrant  L’Immaculée, nous allons nous permettre de reprendre les paroles du grand  écrivain et répéter ce qu’il a dit : “Vous êtes, Vierge Marie, celle qui a ennobli  l’Humaine Nature”.

L’Eglise semble parfois manquer de mots pour parler  de Marie dans cette vénération qu’elle mérite mais aussi par la force de l’amour filial  qui ne meurt jamais dans le cœur d’un fils.

De Marie “on ne dit jamais assez” a écrit St. Bernard qui l’aimait profondément.

La fête de l’Immaculée  au cœur même de l’Avent nous fait  comprendre  comment Dieu a voulu avec la naissance  terrestre de son Fils bien Aimé nous montrer son  visage de tendresse.

Il est possible qu’en parlant de l’Immaculée on pense  fréquemment  au dogme que le Pape Pie IX a offert à l’Eglise  ou peut-être  au long chemin théologique qui l’a amené  au dogme. Mais ce qui est plus important c’est de s’arrêter  à la salutation  de l’ange qui  enferme en soi la vrai signification  du dogme:“Je te salue, PLEINE DE GRÂCE… (favorisée par  Dieu). “Couverte du manteau de l’Innocence” on dit avec Isaïe 61,10.

Dans  sa vie « TOUTE SAINTE » le péché n’a eu jamais une place. Toutes les parcelles de son être n’appartenaient qu’à Dieu.

Ces mots sont là dans l’Evangile  de Luc pour nous parler de l’amour de Dieu à l’égard  de l’homme, car la Vierge ne devenait que le chemin par lequel cette miséricorde divine  devait se rendre présente se “rendre proche” selon une expression  familiale à Ste. Louise.

Parole  de Dieu qui nous illumine:

La lettre aux Ephésiens que la liturgie nous offre oriente suffisamment  la démarche spirituelle de la foi et du cœur. L’apôtre et avec lui  nous tous, reste  en émerveillement devant l’action  de Dieu. Les verbes qu’il emploie semblent  beaucoup  plus  à une  chanson qu’on chante qu’à un hymne  que les communautés chrétiennes  lisaient  ou écoutaient.

“Etre bénis…choisis…prédestinés…en nous il  a réalisé  tout ce qu’il a décidé…tout pour que la gloire de Dieu soit chantée” (Ep 1-3-12).

L’hymne de Paul fait le contraste  avec le texte du livre de la Genèse. Dieu aime malgré le refus de l’homme. Dieu ne s’arrête  pas dans ses plans de salvation malgré le désir de l’homme de vouloir se sauver lui-même. Dieu  récrée une aurore  là où l’homme met  de l’obscurité dans son cœur, dans ses rapports avec les autres dans ses rapports avec le monde. Face à l’ancienne  Ève, Dieu offre au monde une autre ÈVE, aussi  mère ( dans une autre perspective ) des vivants (Gn 3,20), de ceux qui  reçoivent  la VIE de Dieu.

Ne reste  au chrétien que “chanter ce chant nouveau car le Seigneur a fait des merveilles avec son humble servante…la jeune fille du FIAT qui sauve et qui transforme.

 Une page vincentienne:

Dans le trésor de la pensée de Ste. Louise, elle a laissé ces lignes qu’elle appelle humblement: Les pensées sur l’Immaculée Conception de la Vierge Marie (Ecrits p. 818).

Page à relire, à méditer  à goûter. La Fondatrice dira “plût à Dieu  que je puisse écrire les pensées que sa bonté m’a fait la grâce d’avoir au sujet de la Conception Immaculée de la Sainte Vierge”…S’agit-il d’une expérience  spirituelle plus profonde? On a la possibilité de l’imaginer, ce qui nous inviterait  à nous mettre dans une disposition d’âme suffisamment  ouverte pour créer  plus de proximité avec le cœur de la Fondatrice.

“Digne logement de Dieu” dit Ste. Louise. “Vaisseau très précieux qui reçoit continuellement  augmentation de grâce, ne manquant jamais  à  en faire usage…elle l’unique pure  créature qui ait toujours  été agréable à Dieu, ce qui la fait l’étonnement  de toute la Cour  Céleste et admirée de tous les  humains”.

Nous devons donc honorer cette Sainte Conception – ajoute la Fondatrice – et croire qu’il ne tient qu’à nous que nous ne soyons aidés de la Sainte Vierge en tous nos besoins, étant, ce semble impossible  que la bonté de Dieu  lui refuse aucune chose car son  divin regard ne s’est jamais  détourné d’elle qui était continuellement  selon son cœur…”

Page qui ne peut qu’inviter à un regard  plein d’amour à l’égard  de Marie pour que la “pleine  de grâce”  nous obtienne  aussi du Seigneur la grâce dont nous avons besoin pour chercher  d’être  plus agréables au cœur de  Dieu.

P. Alvaro RESTREPO, c.m.