Étincelle: Parole de Dieu dans des vases vincentiens «2ème Dimanche de l’Avent (A)»
2ème Dimanche de l’Avent
Is 11, 1-10; Ps 71; Rm 15,4-9; Mt 3,1-12
« Préparez le chemin du Seigneur »
« Le Christ Seigneur
a offert un chemin solide
à travers les eaux; maintenant
il fortifie notre marche
dans le bain de la foi ».
Maxime de Turin.
Jean Baptiste de Zeffirelli en réveillant « l’attente »
ATTENDRE? oui…
peut-être car nous le sentons absent dans notre vie?
Peut-être car nous l’aimons et dans cet amour nous réveillons ce désir de le retrouver une fois de plus?…
– L’attendre, peut-être, car nous voulons nous donner une nouvelle énergie pour « tendre » vers lui puisqu’en Lui nous trouvons la vraie lumière de nos routes?
ATTENDRE? oui…
car cette attente réveille ou soutient en nous l’espérance, cette énergie dont a besoin celui qui marche sur les sentiers de la vie. Espérance que la parole de Dieu (2ème lecture) a la force de nous transmettre de façon nouvelle, pour que le recommencement de l’année liturgique qui peut nous trouver un peu fatigués de la route puisse nous offrir un horizon différent. De cette façon ce qui semble être un cercle qui se répète sans cesse, deviendra une spirale qui montre des nouveaux espaces car le croyant a la possibilité de rêver en sachant que pour « le Seigneur rien est impossible ».
Parole qui encourage nos pas:
Le message d’Isaïe qui semblerait plutôt un message post-exilien peut aussi avoir sa place à l’époque du prophète lui même car il garde la capacité d’inviter le peuple à conserver l’espérance, de croire presque à l’impossible aux moments de crise. La parole de Dieu, en effet, ne se circonscrit jamais à un moment unique de l’histoire, elle a la possibilité d’illuminer le présent et de rendre à l’avenir un sens quand il deviendra un autre présent.
Les dons de l’Esprit fécondent toujours les expectatives des hommes pour que le désir d’une réconciliation entre les peuples reste présente même au temps de la détresse. Ils nous aident à percevoir la fidélité divine à ses promesses et le geste de sa miséricorde qui ouvre les portes à tous les peuples, comme Paul le dit dans sa lettre. « Fidélité et miséricorde » qui vont devenir le lieu possible de la rencontre des nations à la louange commune du Seigneur.
« Fidélité et miséricorde » qui forment aussi le noyau de la prédication de Jean le Baptiste. Ses exigences ne vont que dans cette direction car les deux sont appels à la conversion, c’est là où le fruit de la vie nouvelle doit naître ou grandir. Dans son humble fidélité au Seigneur, le Baptiste peut devenir témoin crédible de cette « fidélité et miséricorde divines » dans lesquelles l’humanité et chacun de nous, nous retrouvons une espérance à chaque moment de l’histoire, particulièrement quand les jours sont plus difficiles.
Une approche spirituelle à notre charisme:
La route de l’Avent pourra nous donner toujours l’occasion de regarder comment nous donnons place à cette « fidélité et miséricorde divines » que sa parole nous rappelle.
On a besoin d’une sensibilité spirituelle comme celle de Ste. Louise, pour mieux saisir le projet de Dieu sur nous, comme elle l’écrit dans une de ses réflexions sur « L’amour que Dieu nous témoigne dans le mystère de la Rédemption » (Ecrits, p. 706):
« La Sainte Trinité dans l’unité de son essence m’a créée pour lui seul, et m’aimant de toute éternité, a vu que je ne pouvais être ni subsister hors lui, lequel étant mon principe et seule origine, veut aussi et doit être ma fin, ayant créé toutes les créatures pour me servir de moyens pour y parvenir, comme sont les bornes qui conduisent les eaux à leur source.
Et voyant ce bon Dieu que, abusant de tous ces moyens, souvent par trop d’attachement et par le plus noble moyen qui est ma volonté, il me la demande, et je lui veux donner par une entière confiance et abandon à la sienne très sainte, duquel encore ayant abusé, l’invention de son amour divin m’enseigne et permet de m’attacher au plus fort moyen qu’il m’ait donné pour parvenir à ma fin qui est son humanité très sainte, laquelle veut, moyennant sa sainte grâce, être le seul exemplaire de ma vie.
Après avoir reconnu mon indignité et misère, et que c’est par sa seule bonté et amour qu’il veut être ma force dans les plus pénibles entreprises….je dois justement appréhender les jugements de Dieu…non seulement car je dois obéir Dieu mais beaucoup plus pour les témoignages particuliers que sa miséricorde m’a fait connaître et qui donne plus de poids à mes péchés à cause de l’ingratitude ».
ATTENDRE le Seigneur qui vient…illuminés par la route parcourue par Sainte Louise, nous aidera à devenir plus conscients de cette ingratitude qui peut être en nous et qui nous rend comme inconscients de la grande bonté, miséricorde et fidélité de Dieu à notre égard et à ce moment « nous réveiller » a dit Paul ce dimanche passé et nous dire nous mêmes, oui JE DOIS L’ATTENDRE AVEC AMOUR.
P. Alvaro RESTREPO, c.m.
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