Étincelle: Parole de Dieu dans des vases vincentiens «Le visage de Catherine Labouré»
Le visage de Catherine Labouré
« Du sacrement de l’autel au sacrement du pauvre »
« L’amour de Dieu et l’amour des hommes
sont deux aspects d’un seul amour total »
Maxime le Confesseur
Chaque année la famille vincentienne se donne un rendez-vous autour de Marie dans la fête de Notre Dame de la Médaille Miraculeuse et autour de Catherine la voyante privilégiée.
Celle-ci nous est plus proche, mais sans doute elle peut aussi nous aider à nous approcher de Marie et à travers elle ( « Ad Jesum per Mariam…on l’habitude de dire) nous approcher de Dieu.
Une expérience de Dieu, lieu de l’éducation de Catherine:
Dans le livre, « Livre d’Heures des vincentiens » on trouve à la page 175, une prière attribuée à Sainte Catherine Labouré. Elle, nous laisse percevoir un peu le cœur de cette Fille de la Charité qui reste pour nous un exemple à imiter. La Voici:
« Lorsque je vais à la chapelle, je me mets là, devant le Bon Dieu et je lui dis: « Seigneur, me voici, donnez-moi ce que vous voulez ».
De Dieu on n’a pas le droit de rien exiger. Il faut simplement se mettre simplement devant lui, « car c’est vers celui-ci que je regarde: vers l’humilié, celui qui a l’esprit abattu et qui tremble à ma parole » dit Isaïe 66,2.
Dans l’esprit du Magnificat pour rendre grâce et reconnaître la tendresse de Dieu, « qui soulève les humbles » (Lc. 1,52) en nous laissant aimer par Lui.
« S’il me donne quelque chose, je suis bien contente et je le remercie ».
Comme le centurion, Catherine sait attendre car elle aussi reconnaît « je ne suis pas digne (Mt.8,7). Nous restons, disent souvent les théologiens: des humbles mendiants devant Dieu, pleins d’une pudeur qui nous pousse à demander mais aussi qui nous pousse à rester un peu à distance, dans cette attitude du « publicain » que Jésus signale( Lc.18,13).
« S’il ne me donne rien, je le remercie encore parce que je n’en mérite pas davantage ».
Une femme syro-phénicienne, dit l’évangile de Mc.7,27-28 ne trouve une autre réponse que celle de se laisser traiter de « petit chien pour mériter seulement les miettes de la table des enfants ». L’Eglise en parlera toujours, car le Seigneur la présente comme modèle de foi et dans nos liturgies nous prenons conscience que même si on ne reçoit rien, il nous faut rester en attitude de reconnaissance. La Petite Thérèse de Jésus, nous l’a aussi rappelé.
« Et puis je Lui dis alors, tout ce qui me vient dans l’esprit. Je lui raconte mes peines et mes joies et j’écoute ».
La vraie prière contemplative est toujours dialogue gratuit, expression sincère de ce qui construit notre vie, présence désintéressée devant celui qui est la lumière de notre vie. Le psaume 131 le dit avec une expression de la vie de famille:« Au contraire, mes désirs se sont calmés et se sont tus, comme un enfant sur sa mère. Mes désirs sont pareils à cet enfant » ( 131,2).
« Si vous L’écoutez, Il vous parlera aussi, car avec le Bon Dieu, il faut dire et écouter…Il parle toujours quand on y va bonnement et simplement ».
Les Fondateurs nous ont appris cette spiritualité d’aller « bonnement et simplement » vers Dieu. C’est là où l’écoute devient plus attentive et chaleureuse. C’est là où Dieu aime se manifester car Il trouve des cœurs humbles et reconnaissants. Le petit Samuel trouve la réponse à ses inquiétudes quand il dit au Seigneur : « parle Seigneur, ton serviteur écoute ».
Du sacrement de l’autel au sacrement du frère:
Un vieillard faisait un jour ce compliment à Ste.Catherine: « Vous êtes bonne pour tous et à table, vous demandez toujours: en avez vous assez? »
Les Pauvres ne font pas de longs discours pour exprimer ce qu’ils portent au profond d’eux mêmes et ils savent très bien qui les aime en vérité.
Ste. Catherine a su faire des pauvres « sa vie et sa compagnie » affirme Laurentin dans son livre « Catherine Labouré et la Médaille Miraculeuse » p.140. Ils étaient « son lieu » (ajoute Laurentin) , en liaison avec sa relation cachée à l’invisible ».
De Dieu aux pauvres et des pauvres à Dieu, c’est le secret de notre vie vincentienne pour éviter toute dichotomie entre la foi et le service. Le sacrement de l’Eucharistie nous rassemble; dans le service on ressemble au Seigneur qui dans sa Pâques nous fait témoins de son amour. Sur l’autel on sert la nourriture pour la route, sur la route on devient nourriture pour les pauvres, selon le style de Catherine, dans la façon de les servir dans le souci de savoir si: « ils en ont assez ».
Que le « rendez-vous » de famille puisse nous aider à vivre avec intensité ce « va et vient » de l’autel au service, comme identité qui doit nous caractériser.
P. Alvaro RESTREPO, c.m.
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