Alors que certains pays commercialisent les premiers robots de compagnie, la Société de Saint-Vincent-de-Paul soulève la question de la place de la technologie au détriment de l’humain dans une problématique sociale telle que la solitude.
La SSVP a fait appel à l’agence CLM BBDO pour réaliser un court-métrage, produit par La Pac et réalisé par David Wilson.
Le film intitulé B.E.N. (Bionically Engineered Nursing) nous emmène à la rencontre de Claudine, une personne d’un certain âge, seule, qui partage son quotidien avec B.E.N., un robot de compagnie. (lire le communiqué de presse), (voir le film)
Edito du président
Avec le développement de la technologie, de la robotique et des réseaux sociaux, nous pourrions croire que la population n’a jamais été aussi connectée, et ainsi que la solitude serait à ranger dans les livres d’histoire. Malheureusement, elle ne cesse de progresser. La solitude touche aujourd’hui 5 millions de personnes, soit 1 français sur 8.
Pour Sherry Turkle, professeur au Massachusetts Institute of Technology, la technologie nous isole toujours plus : « Les conversations en face à face apprennent la patience. Lorsque nous communiquons via nos appareils numériques, nous prenons d’autres habitudes. (…) Nous attendons des réponses rapides, nous nivelons par le bas nos communications, même sur les questions les plus importantes. »
Paradoxalement, c’est à travers la technologie que certains envisagent la lutte contre l’isolement. Si le terme « robot » nous semblait déjà familier, les « robots de compagnie » n’ont jamais fait autant parler d’eux. Des êtres mécaniques dotés d’une intelligence artificielle capable de reconnaître et de mimer les émotions, pour littéralement accompagner les personnes qui en ont besoin.
À la Société de Saint-Vincent-de-Paul, nous nous interrogeons. Si la technologie a fait ses preuves dans bien des domaines, le progrès doit-il systématiquement intervenir dans notre quotidien ?
N’y a-t-il pas des problématiques résolument humaines et sociales – comme la solitude – qui restent bien étrangères à l’intelligence artificielle, aussi avancée soit-elle ?
Éloignons-nous légèrement de nos fils à la patte technologiques respectifs et parlons-nous, conversons, débattons entre humains tout simplement.
Michel Lanternier,
Président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
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