« Tout laisser derrière soi, tout de ce qui nous a été cher et précieux, c’est-à-dire se retrouver projeté dans un avenir incertain, en un milieu étranger. Vous représentez-vous le courage qu’il faut pour vivre avec la perspective de devoir passer des mois, des années, peut-être toute une vie, en exil?» António Guterres, ancien Haut Commissaire pour les réfugiés.
Journée mondiale des réfugiés.
En ce lundi 20 juin 2016, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, un rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés aux Nations-Unies vient d’être publié, dressant un bilan plus qu’alarmant : aujourd’hui, plus de 65 millions de personnes seraient déplacées forcées, représentant “le plus haut niveau jamais enregistré”. L’article 1 de la convention de Genève relative aux statuts des réfugiés définit, comme nous le rappelle Gushwell Brooks lors de sa conférence à Rome, un réfugié comme “une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans laquelle elle a sa résidence habituelle, et qui du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social déterminé ou de ses opinions politiques craint avec raison d’être persécutée et ne peut se réclamer de la protection de ce pays”.
Fuyant des conflits armés, des persécutions religieuses, contraintes à quitter leur pays et familles, ces populations déplacées cherchent à gagner des lieux sûrs, parfois au prix de leur vie. Face à cette détresse humaine mondiale, les Etats et ONG doivent accentuer leurs efforts afin de fournir refuge et sécurité ainsi que développer davantage leurs politiques d’intégration.
Les actions de la SSVP
De l’aide humanitaire d’urgence à la mise en place de projets de développement, depuis plusieurs années, la Société de Saint-Vincent-de-Paul mène des actions de soutien envers les réfugiés, dans plusieurs pays du monde.
– Au Liban, la SSVP est très active auprès des migrants. La Présidente Nationale Ella Bitar témoigne de l’action du Conseil National sur place : […] avec les moyens de bord, nous avons adopté les familles des réfugiés, les traitant dans nos Conférences comme nos propres familles, leur offrant les mêmes services : prestation de services médicaux, fourniture de médicaments, vaccination, distribution de lait et couches pour enfants, de denrées alimentaires, de kits hygiéniques, de gasoil et des couvertures pour se réchauffer, un parrainage scolaire, une aide au logement et en habillement, deux repas par semaine au centre Ozanam leur sont spécifiquement destinés […]. En parallèle de ce soutien humanitaire d’urgence, sont mis en place des projets de développement (Aide à l’emploi, agriculture pour lutter contre l’exode rural, création de centres de formation professionnelle etc.). Aujourd’hui, sur quatre millions d’habitants, le Liban accueille presque deux millions de réfugiés (irakiens, syriens, palestiniens). Ce chiffre bien réel est alarmant. Ella Bitar, bien que très dévouée à ces populations, pointe du doigt les limites de cette crise pour son propre pays :
[…] le monde s’agite pour les réfugiés syriens. En Europe, chaque pays se débat pour savoir combien de milliers ou de dizaines de milliers il pourrait en accueillir, en oubliant qu’il y en a plus d’un million et demi chez nous.[…] L’aide envoyée de toute part aux réfugiés syriens est sans aucun doute justifiée sur le plan humain mais aucune aide compensatoire n’est envoyée aux pauvres du Liban, qui croulent eux-aussi dans la grave crise de la région […] En 2015, il y eut 60.000 naissances dans les camps des réfugiés contre 45.000 dans les foyers libanais. Le problème ne se situe pas uniquement au niveau démographique ; en effet ces nouveau-nés n’ont pas de papiers parce ce que leurs parents ont peur de retourner en Syrie pour faire le nécessaire. Ces enfants « sans-papiers » ne pourront être scolarisés, ce sont les futurs sans travail, sans abris, candidats à toutes sortes de délinquance. D’autre part, bon nombre de réfugiés n’ayant pas trouvé un gagne-pain se laisse séduire par Daech qui donne à toute personne, un salaire supérieur à celui d’un ingénieur ! […]
– Les actions d’insertion et d’intégration sociale des déplacés sont primordiales pour favoriser l’appartenance à un nouveau pays et ainsi renforcer le sentiment de securité et redonner espoir et dignité à ces millions de familles. En Australie, la SSVP a développé depuis 2006, un programme dénommé “SPARK”, facilitant l’insertion des enfants et des familles de réfugiés à travers une gamme globale de programmes éducatifs, sociaux et culturels.
– En Centrafrique, pays en proie à une crise militaro-politique depuis 2013, les habitants des quartiers exposés au risque des violences se sont trouvés contraints à se déplacer massivement vers des camps de fortune, laissant derrière eux toutes leurs affaires. La Commission Internationale d’Aide et de Développement (CIAD) a accordé un financement de 20.000 € pour mettre en place un plan de ravitaillement des camps et distribution de produits de première nécessité.
La SSVP s’efforcera de pérenniser ses actions de SOUTIEN MORAL et financier, de développement et d’intégration face à ce drame humanitaire, pour lutter contre l’indifférence générale, pour que ces populations réfugiées ne se sentent plus oubliées. Quelques chiffres et statistiques : http://www.unhcr.ch/fr/services/chiffres-et-statistiques.html. Revivez cette journée mondiale des réfugiés sur Facebook et Twitter avec le Hashtag #WorldRefugeeDay
SSVP Liban : http://www.stvincent-lb.org/
SSVP Australie (programme SPARK) : https://www.vinnies.org.au/page/Find_Help/NSW/Resettling_in_Australia/SPARK/
SSVP Centrafrique : http://www.ssvpglobal.org/Actualites/Actualites-des-conseils/Centrafrique-la-SSVP-fete-Noel-avec-les-refugies
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