L’avenir de la Mission en Centre-Afrique
De prime abord, je vous préviens que les informations que je vais vous donner entrent dans le cadre d’un point de vue. En effet, je suis le dernier confrère à arriver en RCA. Ça fait juste trois mois que j’y suis. Je découvre progressivement les réalités à la fois du pays et de la mission. Alors soyez indulgents si je n’approfondis pas tous les aspects. Toutefois, ce que je partage avec vous suffit largement pour avoir un aperçu global de nos activités en Centrafrique.
Née d’un besoin d’accompagnement de la Famille vincentienne en RCA, la mission de la Centrafrique est pour la Vice-Province du Cameroun une mission importante et pleine d’avenir. C’est ainsi que le premier groupe de missionnaires constitué du Père Séraphin ZOGA, du Diacre Daniel DOGMO et des deux Séminaristes arrive en Centrafrique pour répondre à cet appel de la famille vincentienne. C’est la première mission de la Région du Cameroun à l’époque, hors du territoire. Notons en passant que la famille vincentienne est largement représentée. Nous avons l’AMM (l’Association de la Médaille Miraculeuse)qui a très un grand effectif. Le 19 décembre dernier, plus de cinquante nouveaux membres ont été accueillis lors d’une messe célébrée par le Vicaire générale et la présence des confrères était bien appréciée. Nous avons également, la société saint Vincent de Paul, la Jeunesse Mariale Vincentienne, les filles de la Charité…. Toutes ces branches abattent un énorme travail auprès de « nos maîtres et seigneurs ». Le nom de Saint Vincent de Paul est très bien connu ici en RCA grâce à cet apostolat des laïcs vincentiens. Les confrères quant à eux, tout en accompagnant ces branches s’attèlent à d’autres activités pastorales. Nous voulons juste faire un bref aperçu des ces activités pour vous permettre d’avoir une idée de la chose.
La mission de la Centrafrique cadre parfaitement avec nos convictions et orientations telles que exprimées dans nos Normes Vice-provinciales : la pastorale paroissiale, l’accompagnement du laïcat en général et vincentien en particulier, avec pour point d’orgue l’accompagnement des jeunes scolarisés ou non, les aumôneries auprès des prisonniers et dans les hôpitaux, ce sont là les appels forts de la mission de la RCA. Les trois confrères en Mission en Centrafrique, à savoir, Père Séraphin ZOGA, Père Etienne KOTTO-WAWE et Père Joseph YONKI s’activent pour le moment dans trois secteurs importants : l’éducation, la paroisse et l’accompagnement des laïcs.
La pastorale paroissiale…
La Paroisse sainte année de Kassaï nous a été confiée depuis 2007. (Pensons déjà au 10e anniversaire). Malgré la situation du pays assez difficile, voire très difficile par moment, les chrétiens sont visiblement très engagés et motivés. Cette paroisse est encore en construction au niveau des infrastructures. Le presbytère commencé il y a quelques années est encore inachevé. L’église est devenue exiguë. Après la pose de la première pierre pour la construction de la nouvelle église, rien n’a été fait. La paroisse ne parvient pas à avoir suffisamment de financement pout achever le presbytère et construire l’église. En fait, la capacité d’accueil de l’actuel « presbytère » est d’une place. Par souci de la vie communautaire, il faudrait quelque chose plus adaptée. C’est l’une des préoccupations ; sans oublier d’autres.
L’éducation…
Dans le souci de participer à l’éducation des enfants du quartier Kassaï où est située la Paroisse, le complexe scolaire saint Bernard de Menthon, a vu le jour. En effet, il n’était pas facile aux plus petits de parcourir des kilomètres chaque matin, parfois à pieds, pour aller à l’école. Alors la population a demandé au Père Séraphin ZOGA s’il pouvait faire quelque chose. C’est de là que tout est parti : d’abord l’école primaire, sur la cour de l église paroissiale, et ensuite l’école secondaire qui se situe à quelques kilomètres de la Paroisse, sur le site prévu préalablement pour un orphelinat. Suite aux événements des années 2013, le centre a été pillé et saccagé. Toujours dans le cadre de l’éducation, nous animons l’une des grandes bibliothèques de la ville laissée par les Frères Maristes. Nous y organisons également des cours de soutien, pour rehausser le niveau des élèves.
L’accompagnement des laïcs et d’autres animations
En plus de la famille vincentienne très nombreuse et diversifiée qui sollicite les confères, d’autres groupes ou mouvements des laïcs non vincentiens et des fraternités sollicitent très souvent les confrères pour un besoin d’accompagnement.
En parlant d’autres animations, nous voulons mentionner la Radio Maria qui a commencé à émettre en Novembre dernier. Elle est confiée à la Congrégation et le confrère Etienne KOTTO-WAWE en est le Directeur. Les choses semblent bien se passer de ce côté également.
Pour conclure, retenons que la mission de la Centrafrique reste une mission préoccupante, intéressante et captivante. Les pauvres vous les aurez toujours pour paraphraser maladroitement notre Seigneur Jésus christ, juste pour dire que la situation socio politique du pays a fait beaucoup de pauvres sous plusieurs formes. : des orphelins, des veuves, des traumatisés, des abandonnés, des déportés, des enfants malnutris…. la liste est loin d’être close.
Le grand souci, qui peut être également un défi, ou même le premier défi, c’est la consolidation de la communauté pour plus d’efficacité pastorale. Si les énergies ne sont ni convergées, ni partagées, alors on a l’air de faire un apostolat en rang dispersé. Dès que l’ouverture au dialogue, au partage et à la collaboration sera faite, on pourrait alors servir plus aisément et efficacement nos « maîtres et seigneurs ». En un mot, la mission de la RCA est passionnante. On gagnerait énormément à unir les forces, à se soutenir dans ce vaste champs pastoral. La bonne volonté ne suffit pas en tant que Lazariste pour bien faire, la vie communautaire reste un socle, un « starting block » pour la Mission. Voilà le défi que nous avons à relever.
P. Joseph YONKI, cm
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