L’article intitulé « Les pauvres dans une Église synodale » de Juan Pablo García Maestro, OSST, publié dans le numéro 189 de la revue Sinite et disponible en espagnol sur ce lien, traite de l’importance de la synodalité dans l’Église et de la façon dont elle devrait se concentrer en particulier sur les pauvres. Voici un résumé de l’article :
Depuis le début de son pontificat, le Pape François a souligné l’importance du Synode comme l’un des héritages les plus précieux du Concile Vatican II. Cette vision, profondément enracinée dans la tradition ecclésiale, soutient que la synodalité n’est pas une mode passagère, mais une caractéristique essentielle de l’Église elle-même. Dans un contexte où le monde fait face à des défis sociaux et économiques croissants, l’approche synodale exige que les pauvres occupent une place centrale dans la marche commune de l’Église.
La Synodalité et son Lien Profond avec le Concile Vatican II
Le Concile Vatican II a été un événement visant à revitaliser la vie de l’Église, en promouvant une participation plus active de tout le peuple de Dieu. Ce concile n’a pas seulement appelé à un retour aux sources de l’Évangile, mais a également établi un cadre pour que l’Église fonctionne de manière plus collégiale et synodale. La synodalité, comme l’a souligné le Pape François, est une dimension constitutive de l’Église, fondée sur l’égalité et la dignité de tous les baptisés, appelés à participer activement à la mission de l’Église.
Jean-Marie Tillard, théologien dominicain, a mis en garde contre le danger de réduire des concepts profonds comme la synodalité à de simples slogans. Selon lui, la vie de l’Église a été soumise à des modes qui ne parviennent souvent pas à obtenir une conversion véritable et durable. Dans ce sens, la synodalité ne peut être considérée comme une nouveauté temporaire, mais comme une expression authentique de l’Évangile, qui appelle tous les croyants à vivre en communion et en coresponsabilité.
L’Exemple de Jésus et la Transformation de l’Autorité dans l’Église
L’article souligne que la synodalité trouve ses racines dans la figure de Jésus, qui a transformé la notion d’autorité par son exemple de service et d’humilité. Jésus n’a pas seulement prêché l’égalité, il l’a vécue en partageant sa vie avec les pauvres et les marginalisés. Ses enseignements sur l’humilité et le service, comme lorsqu’il a lavé les pieds de ses disciples, sont des modèles pour la vie synodale de l’Église.
La vie communautaire de la première Église, décrite dans les Actes des Apôtres, est présentée comme un premier exemple de synodalité. La communauté chrétienne primitive vivait en communion, partageant ses biens et prenant soin des plus nécessiteux. Ce « nous ecclésial », comme l’appelle l’auteur, doit être le modèle pour l’Église d’aujourd’hui, une Église qui vit en communion spirituelle et matérielle.
Le Concile de Jérusalem : Un Premier Exemple de Synodalité
Le Concile de Jérusalem, raconté dans le livre des Actes, est présenté comme le premier exemple de synodalité dans l’histoire de l’Église. Dans ce concile, les apôtres et les anciens se sont réunis pour résoudre un conflit crucial : les païens devaient-ils suivre les lois juives pour devenir chrétiens ? La décision, prise collectivement et sous la direction de l’Esprit Saint, a montré un processus synodal où la communauté participait activement et cherchait une solution respectant les différentes perspectives.
Cet exemple souligne comment la synodalité ne consiste pas seulement à éviter les conflits, mais à les résoudre de manière inclusive et participative. L’Église, en vivant synodalement, doit être capable d’accueillir et d’écouter les différentes voix au sein de la communauté, cherchant toujours le bien commun et guidée par l’Esprit Saint.
Les Pauvres comme Priorité dans une Église Synodale
Le Pape François a placé les pauvres au centre de son ministère, soulignant qu’une Église synodale doit marcher à leurs côtés. Les pauvres ne sont pas seulement des objets de charité ; ils ont beaucoup à enseigner à l’Église. François insiste sur le fait que tous doivent se laisser évangéliser par les pauvres, qui, en partageant le même sort que Jésus, offrent une perspective unique et précieuse de la foi.
La synodalité exige une conversion continue vers une Église qui non seulement parle au nom des pauvres, mais agit avec eux, partageant leurs luttes et apprenant de leur sagesse. Cette approche est particulièrement pertinente dans un monde où la culture du rejet marginalise les plus vulnérables. L’Église est appelée à être un signe d’espérance, marchant avec les pauvres et œuvrant pour un monde plus juste et fraternel.
Journée Mondiale des Pauvres : Un Appel à l’Action
Dans son message pour la Vème Journée Mondiale des Pauvres, le Pape François a réaffirmé son engagement envers les plus démunis. Pour lui, les pauvres sont les véritables maîtres de l’Église, qui par leur exemple nous apprennent à vivre l’Évangile de manière authentique. Jésus, en s’identifiant aux pauvres, nous rappelle que sa présence est constante parmi nous et que notre réponse ne peut être l’indifférence.
La Journée Mondiale des Pauvres est une occasion pour toute l’Église de réfléchir à son rôle dans la société et à la manière dont elle peut contribuer à un changement réel dans la vie des plus défavorisés. François invite tous les fidèles à être des participants actifs dans cette mission, non seulement par la charité, mais aussi en promouvant la justice et la dignité pour tous.
La Fraternité : Un Nouveau Paradigme pour le Dialogue Interreligieux
L’article se conclut en soulignant l’importance de la fraternité comme nouveau paradigme pour le dialogue interreligieux dans le nouveau millénaire. La synodalité n’est pas seulement pertinente au sein de l’Église, mais elle a également des implications pour les relations avec les autres religions. En s’identifiant avec les plus faibles, l’Église peut être un pont de fraternité universelle, promouvant la paix et la compréhension entre différentes cultures et croyances.
Dans ce sens, la synodalité n’est pas seulement une invitation à l’unité au sein de l’Église, mais aussi un engagement envers l’humanité tout entière. En vivant dans la fraternité, l’Église devient un témoin de l’amour de Dieu, unissant toutes les personnes dans un effort commun pour la justice et la paix.
Conclusion
L’article de Juan Pablo García Maestro présente une vision profonde de la synodalité comme une dimension essentielle de la vie de l’Église. À travers des exemples historiques et les enseignements du Pape François, il est souligné comment une Église véritablement synodale doit placer les pauvres au centre de sa mission. Cette synodalité, enracinée dans l’Évangile et la tradition ecclésiale, est une invitation à tous les croyants à vivre en communion, participant activement à la vie de l’Église et à la construction d’un monde plus juste et fraternel.
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