Le premier saint de Chine a été martyrisé sur une croix à Wuhan

Courtney Mares
19 avril, 2020

Le premier saint de Chine a été martyrisé sur une croix à Wuhan

par | Avr 19, 2020 | Formation | 0 commentaires

Nous partageons l’article diffusé par la Catholic News Agency, dans lequel Courtney Mare présente la vie des saints vincentiens Jean-Gabriel Perboyre et François-Regis Clet et les raisons pour lesquelles il les propose comme intercesseurs pour les personnes qui souffrent de la COVID-19 :

Cité du Vatican City, le 9 avril 2020 / 08:00 am (CNA).- Le premier saint canonisé de Chine a été martyrisé par la suffocation sur une croix à Wuhan, l’épicentre de la pandémie de coronavirus d’aujourd’hui.

Saint Jean-Gabriel Perboyre, un prêtre missionnaire de France, est trahi par l’un de ses catéchumènes pour de l’argent, enchaîné, torturé, attaché à une croix de bois et étranglé à mort à Wuhan en 1840.

Anthony Clark, professeur d’histoire chinoise, a passé du temps à Wuhan à faire des recherches sur la vie de s. Jean-Gabriel Perboyre et de s. François-Regis Clet, un autre prêtre martyr du XIXe siècle à Wuhan.

  1. Clark a déclaré à CNA (www.catholicnewsagency.com) que les saints martyrs de Wuhan sont des intercesseurs particulièrement appropriés pour ceux qui souffrent du COVID-19 aujourd’hui.

« SS. Perboyre et Clet ont tous deux été tués par étranglement ; ils sont morts parce quils ne pouvaient pas respirer », a-t-il dit. « Comment pourraient-ils ne pas être des intercesseurs appropriés pour cette maladie particulière ? »

« Parmi les tourments infligés à Perboyre, il a été roué de coups continuels dans le bas du dos et a été obligé de sagenouiller sur du verre cassé. Il a certainement agonisé dans de grandes souffrances physiques. Cette figure pourrait être dun bon réconfort pour ceux qui souffrent aujourdhui de ce virus. »

Wuhan, aujourd’hui tristement célèbre comme étant l’origine du coronavirus, fut autrefois un avant-poste pour les missionnaires catholiques qui fondèrent des hôpitaux catholiques dans la ville.

À l’extérieur de l’hôpital central de Wuhan, où le Dr. Li Wenliang, le lanceur d’alerte du coronavirus, est mort, se trouve une statue du missionnaire italien Mgr. Eustachius Zanoli, photographiée par Chris Buckley, correspondant du New York Times. (https://pbs.twimg.com/media/EQJ4D6NUEAA2w8Q?format=jpg&name=large)

La plaque sous le buste fournit cette notice gravée en chinois et en anglais :

« Mgr. Eustachius Zanoli, dItalie, a été le premier évêque de l’Église catholique romaine dans lest du Hubei. En 1886, il invita les Filles de la charité Canossiennes à Wuhan pour fournir des services sociaux et, en 1880, créa lhôpital catholique de Hankou, qui jeta les bases du développement de lpital Wuhan n° 2 (1955) puis de lpital central de Wuhan (1999). »

Proche de là, un autre centre hospitalier pour lutter contre le coronavirus, l’hôpital de Wuhan Jinyintan, doit ses origines à un hôpital pour maladies infectieuses fondé par des missionnaires franciscains en 1926, l’Hôpital Catholique de Hankou – Mémorial Père Mei.

Père Mei Zhanchun n’était autre que le frère missionnaire franciscain Pascal Angelicus Melotto, OFM (1864-1923) né à Lonigo en Italie. Il entra dans l’ordre en 1880 et arriva en Chine en 1902. Il fut kidnappé pour rançon puis mortellement blessé à l’estomac avec une balle empoisonnée en 1923.

« Je suis heureux de mourir pour les Chinois », a déclaré le prêtre missionnaire peu de temps avant sa mort, selon le site de l’Ordre franciscain. « Jai vécu en Chine pour les Chinois et maintenant je suis heureux de mourir pour eux. »

L’Hôpital catholique Mémorial Père Mei de Hankou était composé de Sœurs franciscaines de la doctrine chrétienne jusqu’à ce que les missionnaires soient expulsés de Chine en 1952 après la Révolution communiste chinoise.

« La communauté catholique de Wuhan a beaucoup souffert pendant l’ère du Président Mao et la Révolution culturelle et, pendant ce temps, ils ont caché les pierres tombales des saints Perboyre et Clet pour les protéger, à cause de leur profond dévouement à ces martyrs », a dit Clark.

« Pendant mon séjour, jai visité le séminaire où les deux pierres tombales sont maintenant exposées pour être vénérées ; les catholiques de Wuhan ont une grande pratique de leucharistie et une grande dévotion pour les saints vincentiens, comme Perboyre et Clet qui sont morts pour eux et qui ont versé leur sang sur le sol de cette ville », a-t-il ajouté.

De nombreux missionnaires quittèrent la Chine au XIXe siècle, sachant qu’ils ne reviendraient jamais.

« Je ne sais pas ce qui mest réservé dans la carrière qui souvre devant moi, sans doute bien des croix ; cest là le pain quotidien du missionnaire. Et que peut-on souhaiter de mieux, en allant prêcher un Dieu crucifié ? » a écrit s. Jean-Gabriel Perboyre dans une lettre durant son voyage en Chine.

Les restes mortels de saint Jean-Gabriel Perboyre ont finalement été rapatriés à Paris, à la Maison-Mère de la Congrégation, dans la chapelle Saint-Vincent. Aujourd’hui, son tombeau est situé sous un autel latéral de la même église où se trouve le corps de saint Vincent de Paul. Il a été béatifié en 1889 par le pape Léon XIII.

« Sainte Thérèse de Lisieux avait une dévotion particulière envers J.-G. Perboyre et gardait une image sainte qui lui était dédiée dans son livre de prières personnel », a souligné le Dr Clark.

Lors de la canonisation de saint Jean-Gabriel Perboyre en 1996, Jean-Paul II déclarait dans son homélie :

« Cest la Croix du Christ quil trouvera sur les chemins où il est envoyé. Par limitation quotidienne de son Seigneur, dans lhumilité et la douceur, il sidentifiera pleinement à lui. Le suivant pas à pas dans sa Passion il le rejoindra pour toujours dans sa gloire. « Une seule chose est nécessaire: Jésus Christ » aimait-il à dire. Son martyre est le sommet de son engagement à la suite du Christ missionnaire. Après avoir été torturé et condamné, reproduisant avec une extraordinaire similitude la Passion de Jésus, il ira comme lui jusqu’à la mort et la mort sur une croix. »

Saint Jean-Paul II a canonisé saint François Regis Clet en octobre 2000, avec 33 autres missionnaires et 87 catholiques chinois martyrisés sous la dynastie Qing (1644-1911).

Michael Fu Tieshan, évêque de l’église « officielle » chinoise, l’Association Patriotique des Catholiques Chinois, avait qualifié la canonisation d’« humiliation publique » dans un entretien avec la télévision nationale, a rapporté Associated Press à l’époque.

Le premier « évêque patriotique » nommé par le gouvernement communiste chinois en 1958 était de Wuhan. Dong Guangqing, mort en 2007, était président de l’Association patriotique catholique de Wuhan et vice-président du Comité administratif national de l’Église catholique chinoise.

Aujourd’hui, les catholiques de Wuhan ont une dévotion particulière à s. François-Régis et au sacrement de la pénitence, observe Clark.

Les catholiques de Wuhan sont « connus pour faire de longues files près des confessionnaux là où se trouvent les prêtres qui sont le plus fidèles aux enseignements authentiques de l’Église ; ils sont un beau témoignage », a-t-il dit.

« Il est rare de trouver une église sans la statue de saint François-Régis, et parfois une dévotion à saint Vincent de Paul. La foi y est forte et sest même épanouie surtout en période de persécution », a ajouté le Dr. Clark.

« Jai en effet entendu parler de certains catholiques pendant cette période, et ils se tournent, comme nous tous, vers le Seigneur et sa miséricorde alors que nous sommes tous confrontés à notre propre fragilité », a-t-il dit. « Jai récemment entendu un protestant de Wuhan qui faisait part de la tristesse dassister au décès de membres âgés de leur église. Le choc au sein de la communauté chrétienne de Wuhan a été grandement atténué par la foi puissante des chrétiens dans cette région. »

Par Courtney Mares pour la CAN (www.catholicnewsagency.com)
Traduit de l’anglais par Jérôme Delsinne cm
Source : https://www.catholicworldreport.com

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