Qu'est-ce que la collaboration vincentienne?

Vincentian Family Office
25 juillet, 2016

Qu’est-ce que la collaboration vincentienne?

par | Juil 25, 2016 | Collaboration, Congrégation de la Mission, Famille Vincentienne | 0 commentaires

Cette vidéo informative et difficile a été présenté à l’Assemblée générale 2016 de la Congrégation de la Mission.

Qu’est-ce que la collaboration vincentienne?

Narrateur :
La collaboration vincentienne n’est pas une nouveauté. Elle puise ses racines dans l’expérience de Vincent, de Louise et de nos fondateurs.

P. Pat Griffin, CM :
Si nous définissons notre charisme vincentien comme un cheminement à la suite du Christ au service des besoins spirituels et matériels de ceux qui sont les plus pauvres, la collaboration fait alors partie de notre histoire depuis le début.

Quand Vincent répond au besoin spirituel du paysan de Gannes en 1617, la famille de Gondi prend note de son effort et reconnaît sa responsabilité de pourvoir aux besoins spirituels de ceux qui habitent sur ses terres. Cela conduit au sermon de Folleville – le premier sermon de la mission – et rapidement au rassemblement de prêtres pour servir les besoins des pauvres.

Lorsque Vincent fait prendre conscience de l’existence d’une famille malade dans sa paroisse de Châtillon, ses paroissiens réagissent immédiatement et spontanément. Ils poussent ainsi Vincent à réfléchir sur la possibilité de répondre aux besoins des plus abandonnés d’une manière organisée. Et les charités deviennent ainsi le fruit de la collaboration entre Vincent et son peuple.

Quand Vincent commence à reconnaître les dons de Louise et sa potentielle capacité à guider les premières Dames de la Charité dans leur service, il entre dans la grande collaboration personnelle de sa vie. Louise dirige ces bonnes femmes et leur permet d’être plus efficaces dans le service des malades et des affamés.

Alors que les besoins corporels des pauvres reçoivent de plus en plus d’attention grâce aux efforts de Vincent et de Louise, en association avec les Dames, une paysanne – Marguerite Naseau – arrive sur la scène. Elle veut collaborer avec cette force croissante de l’amour en action. Elle fait du bénévolat – d’une manière très pratique et physique – pour laquelle elle était particulièrement bien adaptée. Vincent et Louise la prennent sous leurs ailes et le soin des pauvres prend un nouveau visage avec les Filles de la Charité qui se joignent aux prêtres de la Mission et aux Dames de la Charité.

Nous pouvons considérer le 19ème siècle pour y découvrir un autre exemple de la collaboration croissante autour et à travers notre charisme. Pendant que Rosalie Rendu répond aux besoins des pauvres dans le quartier Mouffetard de Paris, elle devient bien connue des structures gouvernementales responsables de ceux-ci. Ils admettent sa connaissance de la réalité et ses contacts et ils commencent à collaborer avec elle pour y répondre.

Quand le jeune Frédéric Ozanam veut faire quelque chose de concret pour exprimer sa foi catholique, lui et les premiers hommes de la Société de Saint Vincent de Paul retrouvent les Filles de la Charité, à la recherche de leurs talents particuliers pour ce type de service. Du charisme commun émerge une autre collaboration, qui continue de profiter aux pauvres partout dans le monde.

La collaboration entre les Charités, la Compagnie des Filles de la Charité et la Congrégation de la Mission a conduit à des connexions plus larges et plus profondes avec les autres branches issues de la Famille Vincentienne.

Narrateur :
Nous partageons un objectif et une mission commune : le service des pauvres ; et nous donnons à cette mission une « intelligence vincentienne collective ».

M. Yancarlos de Jesus de los Santos :
Nous faisons partie de la Famille Vincentienne, qui célèbre cette année une « Année de la Collaboration Vincentienne ». La collaboration n’est pas l’invention exclusive de cette année, ni quelque chose à vivre exclusivement cette année. La collaboration n’a cessé d’exister dans notre famille, depuis l’époque de notre fondateur Saint Vincent de Paul.

Nous, Vincentiens, avons un but commun. Et cet objectif commun est le service des personnes vivant dans la pauvreté et le besoin. A travers ce service, nous sommes appelés à offrir et à contribuer à ce que nous pouvons appeler une intelligence vincentienne collective. Cela implique de mettre en commun toutes nos forces et nos compétences afin que nous puissions offrir un meilleur service à ceux qui ont besoin de nous.

Il est important de se rappeler que rien de ce qui vaut la peine ne peut être réalisé seul. Nous avons toujours besoin d’être accompagnés. Et cela est encore plus vrai pour nous qui disons former une famille ; nous devons être toujours unis.

Vincent lui-même, dans une de ses lettres en 1651, l’a dit : nous devons nous aider les uns les autres… nous devons soutenir l’autre, cherchant toujours la paix et l’unité. Il mentionne la paix et l’unité d’abord, parce que c’est le vin qui donne de la force et de la joie aux voyageurs sur cette route que nous avons décidé de parcourir, cette route qui est Jésus-Christ. Voici ce qu’a dit Vincent et nous devons toujours y penser.

Pour la Famille Vincentienne, être unis exprime notre joie, notre force, mais toujours avec le but commun d’aider ceux qui vivent dans la pauvreté. La collaboration est le mot-clé !

Narrateur :
Au cœur de cette collaboration se trouve une spiritualité qui nous pousse à reconnaître la communauté trinitaire.

P. Vinicius Teixiera, CM :
La Sainte Trinité est la source du dynamisme missionnaire de la charité qui anime la Famille Vincentienne. Nous vivons, aimons et servons sous l’inspiration de la Trinité, en collaboration les uns avec les autres et en assurant l’unité dans la diversité. Nous sommes amenés à suivre Jésus-Christ, évangélisateur et serviteur des pauvres, au style de saint Vincent de Paul. Une diversité d’idées, d’expériences et d’efforts dans notre mission commune favorise la dignité et l’espoir des pauvres, ce qui rend fructueuse la collaboration entre nos Branches dans un service toujours plus généreux, fécond et efficace pour la gloire de Dieu et le bien des pauvres.

Narrateur :
Nous ne travaillons pas seuls. Nous sommes plus efficaces lorsque nous travaillons ensemble et avec ceux qui vivent dans les périphéries.

P. Vitaliy Novak, CM :
Je pense que, non seulement dans notre pays, mais dans la plupart des pays, les personnes sans-abri ne sont pas acceptées dans les hôpitaux. Ainsi, la plupart des soins médicaux dont ils ont besoin, comme nous le voyons ici, dans cette remorque, sont fournis par le Projet DePaul. Les Filles de la Charité sont les meilleures infirmières que je connaisse dans le travail avec les pauvres.

Tous nos employés le disent : – Fr. Vitaliy, si les Filles de la Charité quittent les projets, nous allons fermer parce que nous ne sommes pas en mesure d’évaluer la façon dont elles servent le peuple, comment elles voient la dignité humaine de chaque personne. Peu importe que la personne soit ivre, qu’elle n’ait rien, qu’elle manque même de santé mentale. Elles servent ici tous les jours et nous leur en sommes très reconnaissants.

C’est un autre aspect de la solidarité. Quand elles ont entendu que nous avions besoin de leur présence ici, nous avons écrit à Paris après avoir commencé le projet sur un autre site. Quelques mois plus tard, je crois, la première communauté des Filles de la Charité est arrivée ; et depuis voilà bientôt quatre ans, elles sont ici avec nous pour travailler et servir.

Salutations de la ville d’Odessa et de l’Ukraine ! S’il vous plaît, priez pour l’Ukraine. Amen.

Narrateur :
La collaboration exige une foi et une confiance dans l’autre, ce qui engendre également un soutien mutuel.

Mme Kerry Anthony :
En Irlande, comme dans d’autres pays, Depaul travaille à soutenir les personnes qui sont sans abri ou à risque d’itinérance. Notre travail a commencé à Dublin quand le directeur de notre groupe, Mark McGreevy, est venu travailler un peu avec la Société de Saint Vincent de Paul pour les conseiller sur les systèmes et les structures nécessaires pour aider les services aux sans-abri.

Donc, comme toute famille et comme Famille Vincentienne, ici en Irlande, nous avons nos différences à certains moments. Nous faisons tous cela très différemment les uns des autres, mais je pense que ce qui tient la famille et l’équipe ensemble ici, ce sont nos valeurs communes. En réfléchissant sur nos relations ici en Irlande, je savais que nous sommes une organisation différente des autres en raison de nos valeurs et de notre patrimoine. Et cela nous a enrichis en tant qu’organisation et nous a engagés à continuer dans la voie de Saint Vincent en soutenant ceux qui ont le plus besoin de nous.

Mais nous ne pouvons le faire qu’avec l’aide des autres.

Narrateur :
La collaboration n’est pas facile … mais elle est certainement possible. Elle exige absolument la volonté de faire confiance et de partager en plaçant nos dons à la disposition des autres.

M. Andrew Wagdy :
Lorsque nous avons commencé, la question, même parmi les membres de la JMV, était : Pourquoi le faire ? Qu’allons-nous y gagner ? Nous avons fait plein de choses à notre façon pendant longtemps, pourquoi changer maintenant ?

Nous avons trouvé réponse à ces questions ensemble, étape par étape. Cette réponse a été le résultat de notre acceptation du fait que nous pouvons avoir confiance en l’autre et que nous pouvons adopter des conceptions positives. Cette attitude positive permet à mon collègue de travailler avec moi d’une manière plus confortable. Nous en sommes arrivés là après que nous avons prouvé qu’il s’agit plus d’actions que de mots.

En tant que membre de la JMV, quand j’ai commencé à prouver aux autres que je pouvais leur être utile d’une manière différente et qu’ils étaient importants pour moi et pouvaient m’être utiles aussi, nous avons vu comment c’était fructueux quand les gens ont commencé à dire « Oh, voilà une bonne idée ! » Nous ne savions même pas que vous le faisiez ! Vous avez peut-être ce qui nous manque ! Et c’est ainsi que la confiance mutuelle a commencé et que tout ce que nous pouvions faire a démarré. Sans elle, nous n’aurions rien fait.

Pour moi, s’il y a quelque chose qui peut briser la collaboration, c’est l’absence de confiance. Une fois que les gens commencent à la perdre, ils ne peuvent plus rien faire ensemble. S’ils ont fait quelque chose, c’est en retenant chacun sa partie et son propre point de vue, sans vouloir montrer aux autres ce qui a été fait ou comment cela a été fait.

Par ailleurs, quand la sincérité et une bonne intention existent et que l’on croit au potentiel des autres, je peux travailler plus confortablement avec eux et le travail que nous ferons ensemble atteindra un point que je n’aurais jamais pu atteindre seul.

Une fois que nous prouvons cela aux autres et à nous-mêmes, nous pouvons certainement dire que nous avons commencé à collaborer. Merci et j’espère vous voir tous bientôt.

Narrateur :
La collaboration reconnaît qu’il y a tellement de choses à faire et beaucoup de questions à aborder, à la fois localement et globalement ; elle offre l’espoir que nous pouvons avoir un impact réel et faire vraiment la différence dans la vie des personnes en situation de pauvreté.

Sr. Maria Teresa Mueda, DC :
Une situation mondiale de souffrance et de misère, aussi compliquée, de grande envergure et écrasante que notre état actuel, peut nous conduire à l’impuissance et à l’épuisement. Surtout lorsque nous sommes confrontés aux besoins illimités des personnes vivant dans la pauvreté et à nos propres limites en personnel, expertise, organisation, dynamisme et créativité. La mondialisation de la misère continue de réussir parce que les forces de la cupidité et de la violence s’unissent systémiquement pour atteindre leurs buts.

Bien que nous ne nous faisions aucune illusion sur notre capacité à répondre à chaque besoin, nous appartenons à une famille qui est internationale et nous sommes porteurs d’un charisme qui est universel. Quand nous amenons à la table de la collaboration vincentienne nos cinq pains et deux poissons, avec une générosité sans réserve et l’engagement passionné de collaborer d’une manière systémique, lorsque nous tissons ensemble l’énergie et le dynamisme de notre charisme unique au sein de la famille, nous devenons alors une force tangible et visible de la tendresse du Christ pour ceux qui souffrent.

La portée de la Famille Vincentienne est large et profonde. Nous sommes sans frontières, car partout et chaque fois qu’une Branche de la Famille est présente, c’est toute la Famille qui devient présente avec toutes les possibilités que comporte cette présence. Dans un monde fragmenté par la concurrence, notre collaboration témoigne d’une communion qui jaillit de la vérité que nous sommes riches parce que nous nous avons les uns des autres. Et à partir de cette abondance, surgit l’espoir pour les gens que nous servons et pour nous qui servons.

Narrateur :
L’amour est inventif jusqu’à l’infini… La collaboration offre un terrain fertile pour cette créativité qui attise le feu de notre zèle et nous aide à réaliser nos rêves.

P. Bertin Sanon, RSV :
Comme vous pouvez le constater par ce geste qui traduit la sagesse africaine, un doigt ne peut pas ramasser la farine. Mais pour ramasser la farine, et en quantité, il faut plusieurs doigts. Pour qu’une œuvre produise tous ses fruits, il faut la collaboration de plusieurs mains, de plusieurs intelligences, de plusieurs forces. Tirons profit de cette sagesse, qui n’est qu’une traduction pâle ce que le Christ nous dit dans l’écriture quand Il envoie ses disciples deux par deux.

Narrateur :
La collaboration aborde le travail en faveur la justice à laquelle nous sommes appelés.

Mme. Régine Théodat :
Je crois qu’en tant que Vincentiens, nous avons une obligation morale de créer une société plus juste. Je veux présenter un peu les projets sur lesquels nous travaillons en Haïti. Voyons la collaboration en action.

Diapositive :
Nous savions qu’Haïti avait le potentiel d’être grande, juste et économiquement durable.

Au cours de nos réunions entre branches, nous avons constaté qu’Haïti avait d’amples industries et ressources naturelles, de surprenants terres de campagne et tout le potentiel de se développer. Bien plus encore, nous savions que les enfants en Haïti méritaient de grandir dans une société plus juste et plus équitable.

Diapositive :
C’est ainsi qu’est née l’Initiative en Haïti – un plan d’action concerté pour le changement systémique, un effort en faveur de la justice économique et de la répartition équitable des biens.

Nous nous concentrons sur le développement économique de cette région rurale appelée Savanne Perdue par un élevage de poissons. Et nous nous concentrons aussi sur le développement économique à travers un rigoureux programme de lutte contre la pauvreté d’une durée de dix-huit mois.

Nous travaillons dans l’éducation de deux façons. Tout d’abord, grâce à un programme de cantine qui fournit un repas chaud par jour. Plus important encore, nous travaillons à améliorer l’éducation dans chaque école à travers un processus de planification et d’exécution stratégique où chaque école détermine son propre destin.

Diapositive :
« Il n’y a pas de charité sans justice » (Saint Vincent de Paul).

Narrateur :
La collaboration exige que nous faisions face ensemble au cercle croissant de la pauvreté afin que les gens puissent vivre avec dignité.

M. Jose Coelho :
Ma première expérience avec la Famille Vincentienne remonte aux Prêtres de la Mission et aux Filles de la Charité. J’ai pu constater ainsi la grande générosité de la Famille.

L’année dernière, j’ai eu l’occasion de participer à un programme de formation sur la collaboration au sein de la Famille Vincentienne à Paris. Pendant ces jours, nous avons cherché avec enthousiasme des moyens de consolider nos branches, de sorte que la Famille Vincentienne puisse mieux se connaître. Je me souviens avec joie de tous les gens que j’y ai rencontrés.

P. Gregory Gay dit toujours que nous devrions communiquer les uns avec les autres, travailler ensemble pour rechercher les moyens les plus efficaces pour servir ceux qui sont dans le besoin.

Nous savons que nous avons beaucoup de défis parce que chaque jour est porteur d’une forme de pauvreté nouvelle et différente. Nous ne pouvons donc rester indifférents. Nous ne pouvons répondre autrement qu’en nous réunissant pour atteindre ces objectifs, travailler en équipe avec la même vision.

Puisque nous sommes dans cette Année de la Collaboration Vincentienne, permettez-moi de saisir cette occasion pour vous inviter tous, en famille, à chercher les moyens les plus efficaces pour mieux servir les pauvres. Ensemble, dans le Christ, nous Vincentiens faisons la différence.

Rev. Vitaliy Novak, CM :
En avant ! Au revoir !
Bonne chance pour cette Assemblée, les gars !

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