Béatification d’Henri Planchat, religieux de Saint-Vincent-de-Paul, et de 4 autres prêtres, martyrs pendant la Commune
Ce samedi 22 avril, l’Église a célébré la béatification de cinq prêtres assassinés pendant la Commune de Paris. Ils font partie des dix religieux exécutés rue Haxo, dans le 20e arrondissement parisien, le 26 mai 1871, après une détention de près de deux mois. La célébration a été présidée par le cardinal Semeraro, Préfet du Dicastère pour la Cause des Saints.
La Commune de Paris, une insurrection anticléricale
À la suite d’élections à l’Assemblée nationale après la défaite de 1870, les Parisiens se révoltent contre une députation aux deux-tiers royalistes. Le gouvernement se réfugie à Versailles, et les insurgés proclament la Commune dans la ville abandonnée. Durant plusieurs mois, les biens de l’Église y sont confisqués et le clergé est déclaré ennemi du peuple. Les prêtres font office d’otages. Lorsque les Versaillais reprennent la ville à la fin du mois de mai 1871, des dizaines d’otages sont fusillés en représaille.
Qui sont les 5 nouveaux béatifiés, prêtres et martyrs de la Commune ?
Le père Henri Planchat
Né à La Roche-sur-Yon (Vendée) le 8 novembre 1823, il est ordonné prêtre en 1850. Très tôt confronté à la misère parisienne, il consacrera sa vie au service des plus pauvres. Il entre alors chez les Frères de Saint-Vincent-de-Paul, congrégation au service des pauvres et des jeunes. Envoyé comme aumônier au Patronage Sainte-Anne en 1861, alors en périphérie de Paris, son œuvre en faveur des autres rayonne. Inlassablement, il constitue une bibliothèque, fait bâtir une chapelle, des salles d’enseignement. Pendant la guerre de 70, il établit même une ambulance qui vient au secours des soldats blessés. Il est arrêté en avril 1871, passe 40 jours en prison et est fusillé le 26 mai 1871.
Le père Ladislas Radigue
Originaire du diocèse de Séez, il entre en 1843, à 20 ans, dans la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Ordonné prêtre 5 ans plus tard, il sera pendant 20 ans le formateur des novices. Il est élu prieur de la maison-mère de la congrégation en 1868. C’est dans cette maison qu’il sera arrêté par les insurgés en 1871.
Le père Polycarpe Tuffier
Né en 1807 à Malzieu (Lozère), il arrive à Paris en 1820 et prononce ses vœux religieux à l’âge de 16 ans. Il est ordonné prêtre au beau milieu de la révolution de 1830. Après des apostolats dans le diocèse de Rouen, à Paris puis Laval, Cahors et Mende, où il avait été au collège, il est nommé procureur de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie en 1863, aux côtés du père Radigue. Il sera arrêté et subira le martyre en même temps que son prieur.
Le père Marcellin Rouchouze
Aussi religieux de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, le père Rouchouze naquit à Saint-Julien en Jarez (Loire) en 1810. Son frère et sa sœur seront aussi des religieux notables de la même congrégation. Se jugeant indigne de devenir prêtre, il prononce ces vœux au noviciat en 1837 et devient alors frère Marcellin pendant 15 ans. Il enseigne d’abord la philosophie puis est envoyé en Belgique où il travaille dans plusieurs collèges. Il est ordonné prêtre en 1852, après avoir rencontré le curé d’Ars. Secrétaire général de sa congrégation durant les événements de la Commune, il subit le martyre dans les mêmes circonstances que les autres dirigeants.
Le père Jean-Pierre-Eugène Tardieu
Originaire de Chasseradès (Lozère), il entre dans la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie en 1837. Il est ordonné prêtre en 1840, il est directeur du Noviciat de Vaugirard puis est envoyé à Louvain (Belgique). Un poste qu’il occupera enfin à Issy-les-Moulineaux. Il devient membre du conseil général de sa congrégation en 1860, et à ce titre fait partie des otages exécutés en 1871.
Source : https://www.ktotv.com/article/beatification-5-pretres-martyrs-commune-paris
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