Le racisme systémique – Que puis-je faire ?
J’ai récemment posé les questions suivantes au réseau de justice sociale de la Société de Saint-Vincent de Paul (SSVP) canadienne.
- Y a-t-il du racisme systémique au sein de la SSVP ?
- Le fait de savoir qu’il existe du racisme systémique au Canada sans intervenir en faveur d’un changement veut-il dire que nous approuvons cette situation ?
- La SSVP peut-elle prendre à l’interne des mesures qui démontreraient notre opposition à toute forme de racisme ?
- Y a-t-il des gestes que la SSVP peut poser, autant pour prendre position en faveur du changement que pour collaborer avec d’autres organisations pour susciter des changements positifs ?
- La SSVP peut-elle tendre la main aux communautés catholiques et non catholiques, invitant les personnes racialisées à se joindre à nous dans nos efforts pour contrer le racisme au Canada ?
J’aimerais proposer à tous et à toutes de poser les mêmes questions au sein de leur propre organisation, congrégation ou famille et communauté. Ces interrogations me sont venues en tête en tant qu’homme blanc plus âgé, mais je pense que je dois lire et écouter encore sur comment le racisme a affecté et affecte encore les personnes de couleur. Pourquoi n’ai-je pas fait davantage ? Pourquoi m’a-t-il fallu tant de temps pour réaliser cela ? Que puis-je faire maintenant ? Je reviens toujours à mon livre (et film) préféré Du silence et des ombres, dans lequel Atticus met en garde ses enfants : « Tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n’envisageras pas la situation de son point de vue (…) tant que tu ne te glisseras pas dans sa peau et que tu n’essaieras pas de te mettre à sa place. » À la lumière de ces paroles, nous ne pouvons pas espérer comprendre les défis et les dommages émotionnels que le racisme engendre parmi ceux qui en sont victimes, à moins d’entendre leurs mots et leurs expériences, de partager avec eux nos pensées et nos prières. En tant que vincentien, je pense souvent à Vincent qui, encore jeune prêtre, a tout appris sur Jésus-Christ, la foi catholique et les enseignements de l’Église, mais qui n’a appris à vraiment connaître Jésus que lorsqu’il L’a rencontré à travers ceux qu’il servait et qu’il s’est glissé dans leur peau. Vincent a connu alors une transformation très personnelle qui l’a mené vers sa vraie mission de secourir les plus vulnérables, sans préjugés.
Peut-être que plusieurs d’entre nous devons tendre la main aux personnes de couleur, les écouter, leur toucher, créer des liens avec eux, partager avec eux nos convictions communes et différentes, nos défis, nos besoins et nos espoirs, tout en nous comprenant et en nous appuyant les uns les autres.
Faisons tous du racisme quelque chose de TRÈS PERSONNEL.
Jim Paddon
A propos de l’auteur:
Jim Paddon vit à London, en Ontario, au Canada et est ancien président du Conseil régional d’Ontario de la Société de Saint Vincent de Paul. Il est actuellement président du Comité national de justice sociale de la Société au Canada. Il est marié à sa chère épouse Pat et ils ont six filles et onze petits-enfants. Jim a été membre du Société depuis les années 1970.
Les opinions exprimées sont les opinions de l’auteur et ne représentent pas officiellement celles de la Société Saint-Vincent-de-Paul.
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