Dix ans passés, j’ai participé à une réunion FAMVIN aux États-Unis où le concept de « changement systémique » était à l’ordre du jour. Je partagé mes impressions de cette conférence avec mes amis Léo Johnson, Jeannette Johnson, Bertrand Johnson, Jacques Lebel, Conrad LeBlanc et d’autres personnes désireuses de venir en aide aux gens de la rue. Pendant une année, nous nous sommes réunis mensuellement pour clarifier notre vision, soit celle de transformer toutes formes de pauvreté en une force d’intégration sociale. Pour ce faire, en 2011 notre groupe a décidé de créer un programme de formation pour sans-abris, pour personnes dépendantes de l’aide sociale ou pour ex-détenus. Nous avons mis l’accent sur la formation de ces personnes sans emploi ou désireuses de retourner au travail.
Pour subsister financièrement, cette nouvelle entreprise sociale a recruté des personnes auprès du ministère du Développement social pour les former en réparation de meubles et d’électro-ménagers usagés en vue de les revendre. L’entreprise a pris le nom de Enviro Plus, pour signifier son engagement à réduire les décharges de rebuts au dépotoir. En janvier, 2016, le groupe a loué un entrepôt de 2 000 pi2. La générosité du public en dons de meubles usagés a été telle qu’on a dû fabriquer des étagères pour placer les meubles.
Le ministère du Développement social a continué de recruter des prestataires d’aide sociale désireux d’acquérir des habiletés de travail et voulant améliorer leur estime de soi. Un programme de formation de 12 semaines a été mis en place à la fin duquel les apprenants recevaient un certificat attestant leurs nouvelles compétences. Avec le temps, l’entreprise sociale a pris de l’expansion et a rencontré les normes de l’Agence du revenu du Canada. Enviro Plus et a alors pris le nom de Atelier Seconde Chance et est dorénavant reconnu comme organisme de charité. Cependant, l’appellation Enviro Plus a été conservé pour l’aspect commercial de l’entreprise.
En 2016, une nouvelle Conférence de la Société de Saint-Vincent de Paul a été formée à Moncton sous le patronage de Mère Teresa. Le conseil d’administration de l’Atelier seconde chance l’a parrainée. Un partenariat s’est ainsi établi entre les deux, ancré dans la spiritualité se saint Vincent de Paul.
Depuis ses débuts, l’Atelier seconde chance a formé environ 120 personnes pour le marché du travail. Son entrepôt initial de 2 000 pi2 devenu trop petit a été remplacé par un édifice de 17 500 pi2. Le volume des vente, 46 000 $ la première année, a augmenté à 354 000 $ en 2018.
En 2018, pour manifester son appréciation envers l’Atelier seconde chance, la ville de Moncton lui a accordé le prix d’excellence « ECO 360 ». En 2019, le fondateur Léo Johnson a reçu l’Ordre du Nouveau-Brunswick pour son engagement à protéger les personnes vulnérables. Le succès de cette entreprise réside principalement dans sa capacité de transformer des sans-abris en gens productifs.
Sr Auréa Cormier, Religieuse de N.-D.-du-Sacré-Cœur,
membre fondateur de l’Atelier second chance.
Bravo et bonne continuité