Mère Margaret Farrell George, S.C.

par | Déc 17, 2018 | Autres branches de la famille, Formation | 0 commentaires

Dans la famille vincentienne, il existe un certain nombre de communautés religieuses ayant l’esprit de Saint-Vincent et celui de Sainte-Élisabeth Seton. Les Sœurs de la Charité de Cincinnati en font partie. Leur fondatrice était une femme qui connaissait très bien Sainte Elizabeth Seton et qui s’était mise à son école.

« Un cœur rempli de charité est un sanctuaire dans lequel Dieu aime habiter ». – Mère Margaret Farrell George

Margaret Farrell George fut un membre fondateur des Sœurs de la Charité aux États-Unis et une femme activement impliquée dans la croissance du catholicisme. Elle a dirigé des écoles et des orphelinats dans six villes américaines avant de devenir la Mère fondatrice des Sœurs de la Charité de Cincinnati.

Née à Sligo, en Irlande, en 1787, sa famille immigre aux États-Unis où son père, ses frères et sœurs décèdent, probablement durant une épidémie de fièvre jaune. Bientôt Margaret et sa mère, Bridget Farrell, s’installent à Baltimore, dans le Maryland.

A presque 20 ans, elle épouse Lucas George, professeur au St. Mary’s College. Six mois après le mariage du jeune couple, Lucas, blessé dans un accident, décède. Au cours de cette épreuve, Margaret donne naissance à une fille, mais le bébé succombe à la coqueluche.

Pendant ce temps, Elizabeth Seton arrive à Baltimore pour ouvrir une école. Les deux femmes se rencontrent grâce à leurs liens avec les prêtres sulpiciens de Sainte-Marie. Au fur et à mesure qu’elles apprennent à se connaitre, une amitié naît, qui durera toute leur vie.

Elizabeth Seton s’installe alors à Emmitsburg, un petit village à l’ouest de Baltimore, avec sa famille et plusieurs femmes qui forment le noyau des Sœurs de la Charité américaines. La nouvelle congrégation religieuse commence ses activités en 1809 et, parallèlement, Elizabeth continue de gérer son école. Margaret maintien des liens étroits avec Elizabeth Seton avec qui elle correspond et elle se rendit au moins une fois à Emmitsburg.

En 1812, Margaret et sa mère vont à St. Joseph à Emmitsburg et Margaret rejoint les Sœurs de la Charité. Sa mère, une veuve de quarante-sept ans, rentre à la Maison mère et plus tard, elle rejoint également la communauté.

Comme les constitutions de la communauté avaient récemment été approuvées par Mgr John Carroll, le premier noviciat était sur le point de commencer. Ainsi Margaret fait partie du premier groupe de dix-sept femmes, à prononcer des vœux, en tant que Sœurs de la Charité, le 19 juillet 1813, après 17 mois passés à vivre leurs règles et discerner leur vocation.

Les compétences de Margaret en tant que dirigeante et administratrice sont immédiatement reconnues et employées dans la communauté. Elle devient Économe et à l’école, elle enseigne l’histoire, la comptabilité, le français et la calligraphie.

Les Sœurs de la Charité avaient ouvert des maisons à Philadelphie et à New York et, en 1819, Margaret fut nommée directrice de l’orphelinat de New York. Ce fut le début de plus de quatre décennies de travail éducatif et social dans différentes villes de la côte atlantique du Midwest.

Lorsque Margaret quitte Emmitsburg pour New York, elle fait ses adieux à Elizabeth Seton. La future sainte était en mauvaise santé depuis plusieurs années et succombe finalement à la tuberculose le 4 janvier 1821. Après la mort d’Elizabeth, Margaret retourne à Emmitsburg pour prendre en charge l’Académie Saint-Joseph durant trois ans.

Sa mission suivante consista à ouvrir une école dans la région de Frederick, dans le Maryland. Margaret dirige cette œuvre durant neuf ans, comprenant une grande école gratuite, un orphelinat et un internat. De Frederick, Margaret est envoyée à Richmond, en Virginie, où on lui demande de nouveau d’ouvrir une école. À Richmond, comme à Frederick, elle et ses compagnes font l’expérience de la bigoterie anti catholique. Margaret note alors dans son journal: « Jamais, à aucune période de ma vie, je ne me suis sentie aussi isolée et étrangère loin de mes amis et de ma maison ».

En 1837, Margaret est à nouveau élue Econome de la communauté et elle retourne à Emmitsburg pour prendre ses fonctions. Au cours de son séjour de quatre ans à la Maison mère, elle écrit le livre de l’économe, « une liste de toutes les personnes entrées dans notre communauté depuis le début à Baltimore… ” et le journal intime de St. Joseph, un charmant journal rempli de ses observations personnelles et d’un compte rendu de la vie quotidienne à la Maison mère et à l’école.

Elle est ensuite chargée de diriger l’école et l’orphelinat gérés par les Sœurs de Boston. Cette mission avait été lancée dix ans plus tôt et concernait alors près de quatre cents enfants. Chaque année, les enfants affluaient à mesure que les nombreux immigrés arrivaient dans la ville.

La mission suivante de Margaret, en février 1845, l’amène à Cincinnati, dans l’Ohio, plaque tournante de l’immigration vers l’Ouest des États-Unis. Ici, Margaret prend en charge l’orphelinat et l’école des orphelins de Saint-Pierre, mission que les Sœurs de la Charité avaient ouverte en 1829.

Quelques années plus tard, les Sœurs américaines de la Charité deviennent membres de la Compagnie des Filles de la Charité. Margaret et certaines des autres Sœurs de la mission de Cincinnati étaient fermement convaincues que pour rester fidèles à la vision d’Elizabeth Seton, elles devaient quitter la communauté plutôt que de devenir Filles de la Charité.

L’archevêque les soutient dans la création d’une communauté diocésaine de Sœurs de la Charité à Cincinnati. Ainsi, le 25 mars 1852, la Congrégation des Sœurs de la Charité de Cincinnati fut établie. La nouvelle communauté commence immédiatement à accepter de nouveaux membres. Les sœurs continuent de gérer l’école et un orphelinat, ainsi que St. John’s, le premier hôpital catholique de Cincinnati. Lors des premières élections en février 1853, Margaret George est élue Mère Générale. Malgré ses soixante-cinq ans, sa sagesse, son expérience, son enthousiasme et son dynamisme attirent des vocations et la communauté se développe rapidement. Des écoles supplémentaires ouvrent en 1853 et 1854 et une propriété est achetée pour devenir la première Maison Mère.

Margaret accompagne la croissance et l’évolution de la Congrégation au cours des six années de son Généralat. C’est le 2 février 1862 que Margaret célèbre son jubilé d’or en tant que Sœur de la Charité. En novembre, elle retourne à la Maison mère, où, durant six ans, un accident vasculaire cérébral la cloue dans un fauteuil roulant. Cependant, des étudiants de l’académie, des séminaristes, des prêtres et, bien sûr, les Sœurs lui rendent souvent visite et reçoivent ses conseils. Margaret décède dans la paix en novembre 1868.

Adaptée du site web de “Sisters of Charity of Cincinnati”, par S. Judith Metz, SC

 

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