18 novembre, Deuxième Journée Mondiale des Pauvres
« Ce pauvre crie et le Seigneur l’écoute » (Psaumes 34,7)
Quelle excellente idée celle du Pape François d’établir un dimanche par an pour que nous réfléchissions sur la situation des Pauvres ! Dans son message pour cette journée, le Saint-Père semble faire une réflexion pour la Famille Vincentienne. C’est impressionnant ce qu’il y a en commun entre son message et la vocation vincentienne.
Le Saint Père réfléchit sur la situation des Pauvres à partir du Psaume 34 : « ce Pauvre crie et le Seigneur l’écoute ». Le Pape nous montre, avec un style bien jésuite, le besoin de penser aux trois verbes que contient ce Psaume : « crier », « répondre » et « libérer ».
Tout d’abord, le Pauvre crie. En ce qui concerne le Psaume 34, le message du Pape rappelle le passage de l’aveugle Bartimée (de l’Évangile de Saint Marc – 10, 46-52) qui, étant sur la route en train de mendier, entend que Jésus passe et il crie, et répète sans cesse « Fils de David, aie pitié de moi ! ». Et Jésus, malgré tout le bruit de la foule qui voulait que Bartimée se taise, l’écoute et le guérit. Combien de fois sommes-nous Bartimée et combien de fois sommes-nous le Christ, dans notre vie Vincentienne ? Il est vrai que nous recherchons le salut et la dignité du Pauvre, mais parfois nous avons besoin de crier comme lui, afin que le Seigneur nous entende. Le Saint-Père se demande « comment ça se fait que ce cri qui monte jusqu’à la présence de Dieu, ne parvienne pas à nos oreilles et nous laisse indifférents et impassibles ? ». Et il nous exhorte : « un jour comme celui-ci, nous sommes appelés à faire un examen de conscience sérieux, pour comprendre si nous sommes vraiment capables d’écouter les Pauvres ». Et il ajoute : « c’est le silence de l’écoute dont nous avons besoin pour reconnaître leur voix ». Il n’est pas nécessaire de parler beaucoup, en tant que Vincentiens, nous sommes d’abord appelés à rester en silence, pour que seulement le cri du Pauvre se fasse entendre.
Deuxièmement, le Seigneur répond. Que signifie répondre au Pauvre ? « La réponse de Dieu aux Pauvres est toujours une intervention de salut pour soigner les blessures de l’âme et du corps, pour rétablir la justice et pour aider à récupérer la vie dans la dignité. La réponse de Dieu est aussi un appel pour que celui qui croit en Lui puisse agir de la même manière, dans les limites de la nature humaine. La Journée Mondiale des Pauvres vise à être une petite réponse qu’offre l’Église de tout le monde adressée aux Pauvres de tout genre qui habitent la planète, afin qu’ils ne croient pas que leur cri tombe dans le vide.
Enfin, le Seigneur nous invite ensemble, nous et les Pauvres, à nous libérer. Cela est la grande mystique du service vincentien des Pauvres. Les soins pour les Pauvres, comme l’indique le Pape François, ne devraient pas « nous faire négliger ce qui est propre à nous, c’est-à-dire emmener tous vers Dieu et vers la sainteté ». Et comment le faire ? La réponse est donnée d’une manière directe : nous ne sommes pas les protagonistes du service, mais c’est Dieu-même qui opère en nous par amour. Pour cette raison, « devant les pauvres, il ne s’agit pas de savoir qui a la primauté de l’intervention, mais de pouvoir reconnaître humblement que c’est l’Esprit qui suscite les gestes qui sont le signe de la réponse et la proximité de Dieu. » (…) Les vrais protagonistes sont le Seigneur et les pauvres. Qui est à leur service, est un instrument entre les mains de Dieu pour faire reconnaître sa présence et son salut ». C’est pourquoi Saint-Vincent appelle les Pauvres « nos Seigneurs» : ils sont beaucoup plus proches du Seigneur de la Vie.
« Personne ne peut se sentir exclu par l’Amour du Père, surtout dans un monde qui souvent met la richesse comme objectif premier et fait que les gens se replient sur eux-mêmes. » Par conséquent, la libération nécessaire pour lutter contre la pauvreté nous sert aussi et nous concerne spécialement, nous qui servons « nos Seigneurs ».
Que cette Journée des Pauvres soit une opportunité afin que nous puissions partager la joie que représente notre vocation Vincentienne !
Eduardo Marques Almeida
Source: https://www.ssvpglobal.org/
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