Ceci est le quatrième d’une série de contenus de formation destinés à l’étude individuelle ou d’un groupe qui a été présenté la semaine dernière dans « Les contributions du charisme vincentien à la mission de l’Eglise : Un parcours de formation ». Dans cet article, nous avons également proposé un « Plan de Leçon” » pour son utilisation dans des groupes.
Dans une réflexion en anglais intitulée « Flou, plus clair … Ça y est », le P. Tom McKenna a réfléchi sur l’expérience de se faire équiper de nouvelles lunettes.
Vous êtes dans le bureau de l’oculiste, assis derrière une de ces machines pour lentilles et vous regardez à travers elle la carte à l’autre bout de la pièce.
– « Comment est-ce ? » « Pas si clair ».
– « Et maintenant ? » « Toujours assez flou. C’est mieux. Revenez au premier. Essayez une autre. Ah, oui, ça y est. »
Il l’a écrite pour offrir un aperçu du parcours des disciples d’Emmaüs. Toutefois, en lisant les réflexions du P. Corpus Delgado sur les contributions vincentiennes à l’Église, j’ai compris que l’image convient parfaitement pour cette section.
Vincent et Louise ont implicitement aidé l’Eglise de France du 17ème siècle à se recentrer. Par leurs vies et celle de ceux qu’ils inspiraient, ils ont recentré l’ecclésiologie pratique, passant du modèle « romain » de l’Eglise sur le modèle du jugement dernier de Matthieu 25.
Qu’est-ce qui caractérisait la présentation de l’Eglise chez Vincent ? Le P. Delgado écrit :
« La présentation qu’en fait Vincent est totalement différente de l’ecclésiologie d’inspiration « romaine ». Cette vision romaine découlait des théories du Cardinal Bellarmine et de Pierre Canisius … Une église hiérarchique, une institution stable et verticale. Le Pape occupait le poste le plus élevé dans la pyramide, puis les évêques et les prêtres et sur le niveau le plus bas étaient les laïcs. Vincent de Paul ne partageait pas cette vision et il n’était pas le seul ». (A. DODIN, Lecciones sobre vicencianismo, CEME, Salamanca, 1978, p. 66-67); (T.L.).
Vincent et Louise ont renversé ce paradigme à un niveau très pratique. Quand nous considérons leur théologie vécue, nous voyons clairement leur conversion et leur dévouement aux pauvres, et un désir évident de rencontrer ceux qui sont marginalisés par la société et par l’Eglise dans le monde entier.
Vincent de Paul et Louise de Marillac ont partagé la conviction que ceux qui sont pauvres sont au centre de la mission de l’Église ; ils sont nos maîtres.
Delgado écrit :
« Ainsi, Vincent ne met pas l’accent sur la hiérarchie, ni sur certains ornements extérieurs. Pour Vincent, l’Eglise est avant tout le pauvre peuple qui demande de l’aide, ce « peuple bon » qu’il a rencontré et avec qui il s’est identifié quand il était curé à Clichy, près de Paris. Lui et les siens vont se dévouer au service de ce peuple. Parlant des humbles et des plus pauvres, il dira : « nos seigneurs et maîtres … ils représentent Jésus-Christ ». De cette façon, Vincent donne une nouvelle perspective à la théologie du corps mystique [19] »En fait, aussi radical que semble ce renversement, il ne s’agissait de rien de plus que la restauration de la vision de Jésus comme prévu dans Matthieu 25.
Aujourd’hui, il n’est pas étonnant que les membres de la Famille Vincentienne soient heureux d’écouter les paroles du Pape François :
« Jésus, l’évangélisateur par excellence et l’Évangile en personne, s’identifie spécialement aux plus petits. (Cf. Mt 25, 40). Ceci nous rappelle que nous tous, chrétiens, sommes appelés à avoir soin des plus fragiles de la terre (Evangelii Gaudium, #209) ».
- De quelles façons reflétons-nous la « vision romaine » jusqu’à présent et inconsciemment ?
- Quelles sont les manifestations concrètes de ce renversement théologique dans nos vies personnelles et nos institutions ?
À la semaine prochaine !
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