Etre vincentien à Alep

Javier F. Chento
2 juillet, 2016

L’ancienne capitale économique et industrielle du pays, Alep, est depuis 2012 un lieu de retranchement de la rébellion. La situation humanitaire plus que catastrophique, ne cesse d’empirer : plus de 40.000  habitants de la province d’Alep ont déjà pris la route en direction de la frontière turque.

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La situation à ALEP

Avec cinq millions d’habitants, dont 250.000 chrétiens, la “ville ténèbre” est aujourd’hui coupée en deux : une partie est sous le contrôle des groupes rebelles armés, l’autre sous l’égide du régime en place. Les chrétiens ne sont plus que 60.000 actuellement. Les combats entre les 2 factions font quotidiennement des victimes parmi les civils et les bombardements provoquent la destruction de nombreux bâtiments  : églises, couvents, monuments historiques, usines.

La Société de Saint-Vincent-de-Paul à ALEP

Fondée en 1898 à Alep, la Société de Saint-Vincent-de-Paul à Alep comptait 10 Conférences et 125 membres. Aujourd’hui, déjà cinquante membres ont quitté la Syrie. La Société se trouve dans un quartier bombardé régulièrement, l’exposant à des nombreux risques. Léon Konji, président du Conseil central d’Alep témoigne de la situation actuelle : « les bombardements ont touché nos locaux et notre foyer pour personnes âgées. Le dernier bombardement a eu lieu il y’a deux semaines sur notre maison de repos. Il a fait une victime et trois blessés, ainsi que beaucoup de dommages. »

La situation humanitaire est critique : les besoins en eau et électricité se font pressants: « […] les coupures de courant sont très fréquentes, et il n’y a presque plus d’électricité à Alep depuis deux ans. Dans les meilleurs jours, nous pouvons avoir jusqu’à une heure de courant maximum. L’eau potable et l’alimentation restent des denrées rares. L’année dernière, les groupes d’opposition extrémistes islamiques ont fermé la principale station de pompage de la ville. Depuis 450 jours nous n’avons plus d’eau car les conduits ont été détruits par une explosion souterraine ». 

Malgré la situation actuelle, Léon tente bien que mal de garder la société active en développant des projets d’aide d’urgence en faveur des populations affectées par la guerre : distribution de denrées alimentaires, d’habits, de médicaments, de carburants, ainsi que des projets de développement « nous aidons à l’éducation en contribuant aux frais de scolarisation et nous offrons des cours de remise à niveau aux élèves de classe de troisième. Nous gérons aussi un foyer pour troisième âge qui compte 35 résidents et 10 employés (ndlr : foyer qui a été bombardé). Nous avons fait une grande opération d’évacuation des personnes âgées après plusieurs bombardements de l’ancien quartier chrétien d’Alep au mois d’avril 2015. Les besoins augmentent mais nos ressources ont diminué du fait de l’exode des personnes aisées sur qui nous comptions. Les donations en nature que nous recevions ont cessées. Avec la situation de plus en plus précaire, le nombre de personnes dans le besoin continue à augmenter. Ainsi le nombre de familles aidées est passé à 980 familles. Les élèves parrainés sont passés de 250 à 1200. Le nombre de personnes aidées sur le plan médical a aussi augmenté.»

D’autre part, avec la dévaluation de la monnaie syrienne et la pénurie de beaucoup de produits, les prix explosent (au début de la guerre 1 euro équivalait à 50 L.S. Aujourd’hui 1 euro équivaut à 450 L.S.).

Grâce aux fonds transmis par les Conseils Nationaux du monde entier, le CGI soutient la Société dans les pays ravagés par les conflits au Moyen-Orient. Pour plus d’informations, contacter Bruno Fabre, coordinateur de la CIAD (Commission Internationale pour l’Aide et le Développement) : cgi.ciad@ssvpglobal.org

Source : http://www.ssvpglobal.org/

Tags: guerre, SSVP

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