Fondation Thouret – Urgence à Khabab, dans le sud de la Syrie

par | Sep 19, 2025 | Actualités | 0 commentaires

Vers le 20 juillet 2025, le sud de la Syrie a été le théâtre de violents affrontements entre les milices druzes et bédouines, auxquels ont également pris part les forces de sécurité syriennes et l’armée israélienne. Selon les données de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (une ONG basée au Royaume-Uni qui suit depuis des années ce qui se passe dans le pays et est considérée comme fiable), plus d’un millier de personnes, parmi lesquelles des miliciens et des civils, ont été tuées.

Comme le gouvernement avait bloqué l’accès à la région aux journalistes les jours précédents, il est difficile de savoir avec précision comment les choses se sont déroulées, mais les Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret qui vivent à Khabab offrent toute leur générosité pour venir en aide aux personnes qui ont réussi à fuir la zone des affrontements et à trouver, après une longue et douloureuse odyssée, un lieu de refuge.

Nous rapportons ci-dessous les paroles douloureuses de sœur Mona qui nous lance un appel à l’aide afin de pouvoir continuer à assister ce peuple qui souffre tant.

Chers amis,

En Syrie, la situation humanitaire dans le sud du pays s’est aggravée à la suite des violents affrontements qui ont eu lieu dans la ville de Soueida, causant des milliers de morts, de blessés et de déplacés. À ce jour, la ville reste assiégée et souffre de graves pénuries à tous les niveaux.

Nous, Sœurs de la Charité, avons notre communauté à Khabab, dans la région de Hauran, au sud de la Syrie. Actuellement, après les événements du 20 juillet 2025, le village a accueilli une centaine de réfugiés provenant de différents villages de la région, dont 40 familles : des personnes âgées, des enfants et des adultes qui ont quitté leurs maisons sans emporter quoi que ce soit, pas même leurs papiers officiels… Pensaient-ils peut-être que le retour serait très rapide ?

La salle paroissiale Sainte-Rita a été transformée en refuge. Des dizaines de matelas ont été disposés sur le sol, entre des sacs de vêtements et le peu que ces personnes ont pu emporter avec elles avant de fuir leurs maisons.

Ces personnes ont beaucoup souffert de ce qu’elles ont vu, de la violence et de la terreur qu’elles ont vécues… Parmi elles, certaines ont dû, pendant 20 jours, se déplacer plusieurs fois dans différents lieux d’accueil à la recherche d’un endroit sûr avant d’arriver à Khabab.

Heureusement, les habitants de Khabab et des villages environnants les soutiennent comme ils le peuvent, tant moralement que matériellement… La bonté et la solidarité sont toujours présentes dans le cœur des hommes, grâce à Dieu… Malgré leur pauvreté, ils trouvent le moyen de partager quelque chose avec ces personnes qui ont quitté leurs maisons en sachant qu’elles ne pourront plus y retourner car elles ont été pillées et incendiées… voire démolies au bulldozer…

Mme Amal, une femme de 75 ans, vivait seule, mais le 20 juillet, sa fille lui a rendu visite avec toute sa famille et peu après, ils se sont tous retrouvés sous les bombardements et les tirs venant de toutes parts : la guerre avait éclaté. « Nous nous sommes tous enfuis sans comprendre ce qui se passait et avons cherché refuge dans le village voisin… Le lendemain, nous espérions pouvoir retourner chez nous. Mais rien à faire, on nous a demandé de partir, nous, les femmes et les enfants, vers un autre village plus éloigné, et ainsi de suite pendant 20 jours, jusqu’à ce que nous arrivions ici, à Khabab ».

« Je m’appelle Hoda, je suis mariée et j’ai eu deux enfants, dont l’un est décédé. Je suis enceinte, je ne l’ai découvert qu’ici, dans ce centre d’accueil, chez vous à Khabab. C’est un signe, une lueur d’espoir dans ce chaos que nous avons vécu et que nous vivons encore. J’ai dû fuir avec mes enfants sans mon mari… Les hommes sont restés sur place pour protéger les maisons. Mais malheureusement, tout a été brûlé, détruit. Nous avons tout perdu, tout. Je n’ai même pas pu sauver la photo de mon enfant décédé. Tous nos souvenirs ont été volés en un clin d’œil. Mon enfant de 4 ans me demande où est son ours en peluche, pourquoi je ne veux pas le lui rendre… Grâce à la grande gentillesse du curé, des sœurs et des habitants de Khabab qui, d’un simple geste, ont su redonner le sourire à nos enfants et à nous-mêmes, en fêtant l’anniversaire de deux enfants… Oui, même au milieu de la souffrance, le Seigneur se manifeste à travers nos frères et sœurs en humanité.

« Au début, nous avons trouvé refuge dans l’église, mais les conditions étaient très précaires, nous étions entassés les uns sur les autres, sans nourriture ni eau, etc. Et maintenant, après avoir séjourné dans trois centres d’accueil, nous voici à Khabab. Combien de temps resterons-nous ici ? Comment pourrons-nous vivre et penser à l’avenir ? Nous n’avons plus de maison, ni de papiers, ni… Notre foi en Dieu est grande, en ce moment, c’est une lutte pour rester fermes en Lui et continuer à espérer… La joie et la force de vie des enfants nous aident à aller de l’avant et à vouloir vivre… Mais nous portons aussi ce lourd fardeau : trouver à manger, un endroit où vivre, aller à l’école, simplement vivre ».

Parmi les réfugiés, il y a beaucoup de personnes âgées qui ont besoin de soins, de médicaments…

Nous faisons appel à votre générosité pour aider ces familles sans savoir combien de temps elles resteront ici ni quel sera leur avenir.

Merci pour tout ce que vous pouvez faire pour soulager les souffrances de nos frères et sœurs. Que le Seigneur bénisse votre travail et vous accorde les grâces dont vous avez besoin.

Sœur Mona Dhem Sœurs de la Charité Besançon – Khabab

Nous ne pouvons rester indifférents à cet appel !

Aidez-nous vous aussi à devenir un refuge pour ces sœurs et ces frères, à les écouter, les embrasser, les nourrir et leur donner de l’espoir à tous.

Source : https://www.suoredellacarita.org/

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