Projet « Mères et enfants en situation de précarité » de l’AIC France – Entretien avec Florence de Laguiche, responsable du projet

par | Juin 3, 2025 | Actualités, Association Internationale des Charites | 0 commentaires

En France, une famille sur quatre est monoparentale. En 2022, 82 % de ces familles étaient dirigées par une femme. 31 % des mères célibataires se trouvent en situation de privation matérielle ou sociale, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) en France.

La pauvreté touche ainsi de plus en plus les femmes seules avec enfants : le projet « Mères et enfants en situation de précarité » est, pour l’AIC France, une manière de répondre à ce nouveau visage de la pauvreté. Il s’agit d’un projet soutenu par la Délégation Interministérielle pour l’Hébergement et l’Accès au Logement (DIHAL), qui apporte une aide qualitative aux femmes seules en situation de précarité, enceintes ou ayant des enfants de 0 à 3 ans.

Souhaitant sensibiliser la société à ce nouveau visage de la pauvreté, Florence de Laguiche s’est présentée dans les bureaux de l’AIC France à Paris en juin 2022. La présidente de l’AIC France, Mirta Vinci-Namy, lui parle alors du projet « Mères et enfants en situation de précarité ». Conquise par le projet, Florence s’est portée volontaire et en a rapidement pris la responsabilité. Elle nous parle avec beaucoup d’enthousiasme des débuts du projet, de la coopération avec les élèves du secondaire et de son désir d’aider les mères à découvrir le monde.

Question : Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet ?

Réponse : Nous voulons améliorer la qualité de vie des mères ayant de jeunes enfants. Concrètement, l’objectif du projet est le suivant :

  • Accueillir les femmes une fois par mois avec leurs bébés dans divers ateliers (manuels, culturels, etc.) et sorties, en fonction de leurs besoins, tout en proposant des activités d’apprentissage pour leurs enfants.
  • Organiser des fêtes deux fois par an : Noël, Fête des Mères.
  • Leur donner accès à la friperie solidaire ou aux cours d’alphabétisation proposés par nos équipes.

Il est très important que ce soient les femmes qui décident du contenu des ateliers, mais aussi que chaque réunion prévoie un temps pour des activités partagées entre la mère et le bébé (chansons, comptines, lecture, etc.). L’objectif est de donner aux mères l’occasion de partager et de créer des liens, de prendre conscience de leurs talents, de développer leur créativité, d’améliorer leur vie quotidienne, de créer des liens de qualité avec leurs bébés, mais aussi de préparer les enfants à leur entrée à l’école en les socialisant, car il est reconnu que la période de 0 à 3 ans est cruciale pour leur développement et donc pour leur avenir.

Nous tenons beaucoup à ce que les femmes soient actives, actrices de leur vie, et l’objectif est qu’elles aient confiance en elles et en leurs enfants. J’aimerais que ces femmes puissent découvrir le monde grâce aux activités que nous réalisons ensemble.

Les mamans en train de confectionner des sacs à dos pour leurs bébés, lors d’un atelier très apprécié qui leur permet de donner libre cours à leur créativité

Q : Comment sélectionnez-vous les mères qui bénéficient de ce projet ?

R : Avec Mirta, nous avons visité plusieurs centres d’accueil, où nous avons rencontré une quinzaine de femmes. La première rencontre a eu lieu en 2023, à l’occasion de la fête des mères. J’ai ensuite rencontré un groupe de cinq femmes au sein de l’association « Espoir de mamans ». L’association « Marthe et Marie » envoie également des femmes bénéficier de ces ateliers. Actuellement, 15 femmes bénéficient de ce projet.

Q : Comment s’est déroulée la mise en place de la première rencontre ?

R : J’ai travaillé comme professeur d’économie et de sciences sociales au lycée catholique La Rochefoucauld et lorsque ce projet s’est concrétisé, j’y ai associé les jeunes de deuxième année de cet établissement scolaire. Ensuite, pour la fête des mères, ce sont les jeunes de terminale qui ont organisé la rencontre.

Q : Où se déroulent les rencontres et les ateliers ?

R : Principalement dans les locaux d’un groupe de volontaires de l’AIC de l’Île Saint-Louis (à Paris). Ce groupe AIC a notamment pour objectif d’aider les enfants en difficulté scolaire et de soutenir leurs parents. En fait, nous sommes complémentaires, car ils apportent une aide scolaire aux enfants. D’autres groupes AIC sont également intéressés par ce type de rencontres spécifiques avec des mères et leurs bébés, par exemple une équipe de Marseille.

Q : Comment les femmes qui ont participé ont-elles vécu cette expérience ?

R : Il n’est pas facile d’atteindre ce public de femmes en situation précaire, que ce soit avant ou après la maternité. Mais nous avons reçu de bons retours de la part de mères intéressées par nos ateliers et nos activités. Elles recherchaient justement ce type rencontres. Nous nous appelons par nos prénoms, cela a créé des liens entre les mamans, les bébés et les volontaires et c’est un réel plaisir de se retrouver.

Programme d’activités et affiche pour la Fête des Mères 2025

Quelques réflexions des accueillies

« Je pensais que les musées n’étaient pas faits pour nous »
– Une maman visitant le musée Bourdelle

« J’ai adoré fabriquer quelque chose d’utile (sac à dos pour enfant) et de décoratif pour ma fille »
« Quelle joie de voir nos enfants choyés par des jeunes ! »
– Mamans participant à la Fête des Mères de juin 2024

Lisette Maillet
Souce : https://www.aic-international.org/

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