L'Avent d'un point de vue vincentien, Partie 3 : L'appel au service : la charité active pendant l'Avent

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7 décembre, 2024

L’Avent d’un point de vue vincentien, Partie 3 : L’appel au service : la charité active pendant l’Avent

par | Déc 7, 2024 | Formation | 0 commentaires

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L’Avent est un temps d’attente et d’anticipation, un temps de préparation à la venue du Christ. Cependant, cette attente n’est pas passive- elle nous invite à participer activement à la diffusion de l’amour de Dieu dans le monde. Dans la tradition vincentienne, l’amour n’est pas seulement un sentiment, c’est une force active qui s’exprime à travers le service aux autres. L’appel de l’Avent est donc un appel à manifester l’amour de Dieu par des actes de charité, en particulier envers les pauvres et les marginalisés.

L’amour en action : la perspective vincentienne

Pour les Vincentiens, la charité ne consiste pas simplement à faire l’aumône ou à apporter un soulagement temporaire. Il s’agit de se faire proche de ceux qui souffrent et de leur offrir un soutien tangible, de la dignité et du respect. Cela correspond parfaitement à l’esprit de l’Avent, temps où nous nous préparons non seulement à accueillir le Christ dans nos cœurs, mais aussi à le reconnaître dans les visages des pauvres.

Le bienheureux Frédéric Ozanam, cofondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, l’a bien compris. Selon lui, « la charité ne doit jamais regarder en arrière, mais toujours en avant, parce que le nombre de ses bonnes œuvres passées est toujours petit et que les misères présentes et futures qu’elle doit consoler sont infinies » (Lettre à Léonce Cournier, 23 février 1835). Cette perspective est fondamentale pour méditer sur la manière de vivre la charité pendant l’Avent. Ozanam nous met au défi de regarder au-delà des efforts passés et de reconnaître que nous pouvons toujours faire plus, surtout en cette période solennelle.

 

Des moyens pratiques pour servir pendant l’Avent

L’Avent nous offre une occasion unique de mettre l’amour en action. Mais comment pouvons-nous répondre à cet appel de manière concrète ? Voici quelques suggestions pour pratiquer une charité active pendant cette période :

  1. Rendre visite aux personnes isolées : de nombreuses personnes, en particulier les personnes âgées, passent du temps seules pendant cette période. Une visite ou un appel téléphonique peut faire une grande différence dans leur vie. L’organisation de visites communautaires dans les maisons de retraite ou les hôpitaux peut apporter du réconfort et de la compagnie à ceux qui se sentent isolés pendant l’Avent.
  2. Nourrir ceux qui ont faim : L’insécurité alimentaire touche de nombreuses personnes et la demande des banques alimentaires et des refuges augmente pendant les vacances. Pensez à organiser une collecte de nourriture, à faire du bénévolat dans une soupe populaire ou à préparer des repas pour les familles dans le besoin. Comme l’a dit Ozanam : « Faisons sans hésiter tout le bien qui est entre nos mains ». (Lettre à François Lallier, 5 octobre 1837).
  3. Soutenir les réfugiés et les migrants : La Sainte Famille elle-même a été un jour migrante, fuyant vers l’Égypte pour échapper à la persécution. Aujourd’hui, des millions de réfugiés et de migrants ont besoin d’aide. Offrir une aide concrète – que ce soit par des dons, un soutien juridique ou en les aidant à s’intégrer dans la communauté – incarne l’esprit de l’Avent d’accueil de  l’étranger.
  4. Fournir des vêtements chauds : l’hiver est particulièrement difficile pour les personnes vivant dans la pauvreté. Collectez et distribuez des vêtements chauds, des couvertures et d’autres produits de première nécessité aux sans-abri et aux personnes en situation précaire.
  5. Se faire proche des pauvres : souvent, ce dont les gens ont le plus besoin, ce ne sont pas des biens matériels, mais de la présence et de l’attention. Prendre le temps d’écouter, d’entendre les histoires de ceux qui souffrent et de reconnaître leur dignité est un acte d’amour profond. Ozanam nous rappelle que le pauvre est un être unique, une image sacrée de Dieu (cf. Lettre à Louis Janmot, 13 novembre 1836).

 

Le pouvoir transformateur de la charité

Lorsque nous répondons à l’appel du service, non seulement nous aidons ceux qui sont dans le besoin, mais nous sommes aussi transformés personnellement. Le service nous ouvre les yeux sur l’humanité des autres et fait tomber les barrières de l’indifférence. Nos actes de charité nous amènent à entrer plus profondément dans le mystère de l’incarnation du Christ : Dieu est présent dans le monde, en particulier parmi les pauvres et les vulnérables.

Ozanam a souvent parlé de la charité comme d’un moyen de transformer la société. Il la voyait comme un moyen de rétablir la justice, mais aussi comme un moyen de transformer le cœur de celui qui donne. En servant les autres, nous nous rapprochons de Dieu. L’Avent est le moment idéal pour mettre à profit ce processus  transformateur, alors que nous nous préparons à la venue de Celui qui est né pour tous nous sauver.

 

Un appel à l’action : l’appel spirituel au service

L’exercice du service des autres est une forme de prière. C’est une rencontre avec le Christ qui, comme l’a dit Ozanam, « se cache sous les haillons des pauvres ». L’Avent nous rappelle que la naissance de Jésus dans une humble crèche est une manifestation profonde de la solidarité de Dieu avec les plus vulnérables. Suivre l’exemple du Christ, en particulier pendant cette période, signifie sortir de notre zone de confort pour servir les pauvres, non pas comme une obligation, mais comme une réponse à l’amour profond que nous avons reçu de Dieu.

La charité, au sens vincentien, va au-delà de la simple aumône. Elle cherche à élever et à restaurer la dignité des personnes marginalisées. Vincent de Paul et Frédéric Ozanam ont tous deux insisté sur le fait que la charité doit être personnelle, enracinée dans l’amour et impliquer un service direct. Ozanam a écrit un jour : « La connaissance du bien-être social et de la réforme ne s’apprend pas dans les livres, ni dans les tribunes, mais en montant les escaliers jusqu’à la mansarde du pauvre, en s’asseyant à son chevet, en ressentant le froid qui le transperce, en partageant le secret de son cœur solitaire et de son esprit troublé ». (Cité par Louis Baunard, Ozanam dans sa correspondance).

 


Questions pour la réflexion personnelle et communautaire

 

  1. Comment puis-je m’engager personnellement, pendant cette période de l’Avent, dans des actes concrets de service qui apportent réconfort et dignité à ceux qui souffrent?
  2. Comment ma communauté peut-elle répondre aux besoins des pauvres d’une manière qui reflète l’amour et la compassion du Christ, en particulier pendant cette période d’attente et de préparation ?
  3. Comment le service des pauvres transforme-t-il mon propre cœur, et comment cette transformation peut-elle me préparer spirituellement à la venue du Christ ?

 

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